J'étais certain de donner une bonne note à ce disque jusqu'à ce que j'écoute "Brotherhood Of The Snake" de TESTAMENT... Et là j'ai dû me rendre à l'évidence ; METALLICA, malgré l'estime que je lui porterai toujours, sort un album décevant.

Il l'est encore plus quand on a écouté cette nouvelle version de "Lords Of Summer" qui n'a même pas droit à sa place sur ce disque alors qu'il fait incontestablement partie des réussites, réussites peu nombreuses mais qui à elles seules auraient permis de sortir un digne successeur à "Death Magnetic" qui quoi que certains pensent était un bon disque de METALLICA, et sans aucun doute le meilleur depuis "Load".

On peut en vouloir à nos seigneurs du Metal qui ont annihilé tout effet de surprise en sortant trois des quatre meilleurs titres de la galette avant l'arrivée de "Hardwired… To Self Destruct". Car les titres qui ont les relents les plus old school sont aussi ceux qui font mouche : "Atlas Rise!" malgré son intro boiteuse et son excès de riffing (un problème récurrent sur tout l'album cf "Confusion" ou "Here Comes Revenge"), "Moth Into Flame" et son refrain mortel, ce "Hardwired" où les Mets semblent se prendre pour SLAYER (avec une certaine réussite) et ce "Spit Out The Bone" final qui fait écho à "Dyers Eve" dans le genre pièce Thrash à tiroirs même si elle aurait sans nul doute pu être dégraissée d'une minute entière.

Car METALLICA riffe toujours autant. En revanche ses riffs sont de moins en moins intéressants et la musicalité, même si elle n'a jamais été le point fort du groupe, qui n'a de toute façon jamais été connu pour ça, est souvent aux abonnés absents ; "Murder One" ne vaut que pour son texte qui rend hommage à Lemmy, "Am I Savage?" ou "Dream No More" (la Chtulu song de l'album) sont chiantes à un point innommable (c'est pas faute d'avoir essayé), "Halo On Fire" et "ManUnkind" se perdent en tergiversations riffiques et en recherche de groove (le riff principal de "ManUnkind" était vraiment pas mal).

La plupart des morceaux dissimulent des idées intéressantes (j'aime bien malgré tout "Here Comes Revenge", sorte de petit frère de "Cyanide") sous des tonnes de riffs sans queue ni tête contre lesquels on aimerait voir James se battre un peu plus dans son combat pour plus de concision.

Là où l'on peut être véritablement déçu, c'est que METALLICA a encore un peu de jus malgré le poids des ans et l'amorce d'une fin de carrière paisible. Et à travers la voix vindicative de James, incroyablement hargneuse (sans doute plus que sur l'éponyme de 1991), les salves envoyées sur un "Spit Out The Bone" (mon Dieu quel enchaînement jouissif de riffs démonte-nuque) ou un "Hardwired", les soli mélodiques (mais peu recherchés) d'un Kirk doué mais officiellement devenu plus gros branleur de l'histoire du Metal, les côtés mélodiques réjouissants d'un "Moth Into Flame" et une section rythmique bétonnée en studio, METALLICA arrive malgré tout à nous rappeler d'où il tient sa réputation, ce que le Live proposé avec l'édition deluxe permet de confirmer.