Pfffiouuu… Qu'il est pénible à chroniquer, cet "Hardwired… To Self-Destruct" trop longtemps attendu. Il m'a fallu cinq piges pour être capable d'écrire une ligne dessus et pourtant je vais devoir faire l'effort de contenir ma prose sur cette kro-express. Parce qu'on pourrait écrire des tartines à propos du dixième album de METALLICA. Surtout que, sur ce double L.P., le quartette bouffe à tous les râteliers de sa longue carrière, ou presque (rien de semblable à "Saint Anger" ici, cependant). Mais étrangement, c'est quand ils se remettent au Thrash Metal que les Four Horsemen sont les plus percutants, alors qu'on les accuse de faire du fan service avec ! Allez comprendre. En tout cas, "Hardwired", "Moth Into Flame" et "Spit Out The Bone" sont des pains dans la gueule qui n'auraient pas dépareillé de leur œuvre s'ils avaient été composés dans les 80s.

Mais côté Heavy aussi, le combo se fend de quelques belles compositions, à l'image de cet "Atlas Rise!" puissant. Et les titres dans la veine de "Load" sont ici plus nombreux que sur aucun disque sorti depuis… "ReLoad" ! Dans le cas d'un "Now That We're Dead", la mayonnaise prend. Le côté vaguement "Sad But True" d'un "Dream No More", qui lorgne davantage vers le Black Album, réussit à m'hypnotiser un peu aussi. Tous ces morceaux parviennent à imprimer dans la mémoire de l'auditeur, quoiqu'ils soient toujours un peu trop longs. Au point qu'on a parfois l'impression d'assister à des jam sessions où les musiciens se font plaisir… mais en oublient leurs auditeurs. Seul "Halo On Fire" me semble tenir totalement la route AVEC ses longueurs. Il vaut mieux ça sur des titres qu'on retient que sur des compos sans accroche. Or, il y en a tout autant, des titres qui n'accrochent pas !

En fait, c'est tout le deuxième disque, ou presque (exception faite du solide "Confusion" et de "Spit Out The Bone"), qui souffre de ces écueils. Et quand certaines idées sont bonnes - le riff de "ManUNkind", celui de "Am I Savage?", la montée en température de "Here Comes Revenge" - elles sont noyées dans des redites éprouvantes. Bien sûr, on sait depuis longtemps qu'allonger la sauce avec les mêmes ingrédients est l'un des péchés mignons des Four Horsemen. Mais encore faut-il que ce qui est répété soit mémorable. Et "Murder One", pour ne citer que le titre le plus symptomatique, s'oublie sitôt écouté. En toute honnêteté, "Hardwired… To Self-Destruct" mérite l'impossible sur NIME : une note moyenne de 2,5/5, pour rendre justice à la qualité plutôt constante du premier disque. Mais nos étoiles n'étant pas sécables, et parce qu'il faut parfois prendre un Doliprane pour s'envoyer le deuxième CD, j'arrondis à l'inférieur.