Après un "Heaven and Hell" au succès retentissant, BLACK SABBATH Mk II accouche rapidement d'un deuxième album. Deux albums en deux ans, cette période était décidément particulièrement prolifique !

"Mob Rules" est plus heavy, plus sombre, moins enjoué que son prédécesseur. Si dans l'ambiance il est plus proche des premiers albums, la structure des chansons est nettement plus contemporaine. Les brûlots punchy comme la chanson-titre, "Turn Up The Night" qui charge en première ligne ou encore "Slipping Away" sont taillées pour le live. D'autres, comme "Country Girl" et "Voodoo", avec leurs mélodies aux petits oignons et leurs riffs ravageurs, sonnent plus FM.

"Mob Rules" est peut-être encore plus cohérent que "Heaven & Hell" alors que, nous l'avons vu, l'album ne manque pourtant pas de variété. L'atmosphère y est sombre, parfois lugubre, à l'image de l'instru glaçant "E5150". Les titres les plus intéressants sont de mon point de vue "The Sign of The Southern Cross" et "Falling Off The Edge of The World". Sur ces deux-là, aux composition sublimes, Dio est bouleversant, jouant avec les émotions et les registres avec une maestria sans pareil. Sa performance inspirant l'optimisme contraste habilement avec une ambiance sinistre et des changements de rythmes surprenants.

Sur "Mob Rules", tout le monde trouve sa place, symbole de la grande cohésion d'un groupe adepte d'un réel travail collectif, ce qui rendra son explosion quelques mois plus tard d'autant plus surprenante. J'en veux pour preuve cet improbable et époustouflant solo de basse de Geezer Butler sur "Slipping Away". Et bien entendu la science du riff de Iommi fait mouche à tous les coups. Probablement moins culte que "Heaven & Hell", "Mob Rules" n'en est pas moins un grand album. Je lui ferai simplement le reproche de son épilogue, "Over & Over", au mid-tempo doomiesque un peu lourdingue.

4,5/5.