Le groupe est au fond du trou. Skolnick est parti jazzer comme un ouf, Clemente s'est barré pour se consacrer à sa famille et se mettre à son compte, Peterson et Billy ont encore les oreilles qui sifflent après s'être mangés une montagne de critiques (souvent justifiées) dans la gueule...
Que faire ? Réagir et retrouver la gniaque perdue, évidemment...
Refaire du Thrash à la "The New Order" ? Non, c'est dépassé, ça...
Refaire du Thrash, oui, mais modernisé. Et quels sont les groupes qualifiés de "Thrash moderne" à l'époque, hein ?
PANTERA et MACHINE HEAD ! Et ben voilà, TESTAMENT va leur emboîter le pas, mais sans jamais (et c'est capital) y sacrifier son identité.
Le groupe semble avoir enfin compris que chercher à suivre les traces de METALLICA ne le mènerait nulle part. Il était temps.
L'agressivité refait surface : la voix de Billy "s'alourdit" considérablement, les guitares baissent d'un ton et les riffs rouleau-compressent à qui mieux-mieux. Certes, les soli ne tutoient pas les cieux comme ceux de Skolnick, mais James Murphy n'est pas non plus un manche.
La production est à l'avenant : le son est énorme, jamais le groupe n'a sonné aussi bien.
L'inspiration repointe le bout de son nez sur la majorité des titres ("Shades Of War", très PANTERA dans l'âme, la superbe ballade "Trail of Tears",...) et le groupe se remet à l'instrumental ("Urotsukidoji") pour un résultat ébouriffant.
Non, TESTAMENT n'est pas mort. Ils reviennent, ils en veulent, et c'est bon !