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BLACK METAL  |  STUDIO

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BLACKBRAID - Blackbraid I (2022)
Par DARK BEAGLE le 22 Décembre 2022          Consultée 3465 fois

Certaines formations nous interpellent alors que tout laissait présager qu’on allait passer à côté avec un haussement d’épaule vu tout ce que nous offre internet aujourd’hui en quelques clics. Si je me suis arrêté sur BLACKBRAID, ce n’est pas parce qu’il s’agit de Black Metal américain (bien que la contrée d’origine m’indiffère au final assez, je ne suis pas pro-Norvège dans ce domaine), mais parce que le musicien qui est derrière ce projet, Sgah’Gahsowáh est d’origine amérindienne et cela suffit pour titiller une curiosité qui n’en demandait pas tant. Vous pouvez me rétorquer que cela ne signifie pas forcément que l’ensemble est bon et pourtant il y a de sacrés moments de bravoure sur ce disque.

La pochette joue sur quelques clichés. Les tomahawks bien sûr, ainsi que l’aspect très tribal qui ressort des crânes et des dents disséminés un peu partout. Je pense que c’est un passage obligé, cet héritage culturel érigé en clichés par Hollywood. Vous traversez certaines villes aux USA et vous voyez le vieil amérindien dans son rockingchair, entouré par sa couverture et vous vous dites que c’est normal. Vous ne fouillez pas plus loin pour voir les réserves où la population vit dans la misère et qui encore aujourd’hui peine à faire entendre sa voix.

L’inspiration musicale, quant à elle, est plutôt Européenne. On retrouve du IMMORTAL, du EMPEROR voire du SATYRICON dans la façon d’écrire, d’agencer les riffs en tremolo picking, de donner vie à un ensemble très direct mais en aucun cas linéaire. Les compositions sont mouvantes, elles se développent au gré des idées, tout en gardant une ligne directrice concrète. Il ne s’agit pas non plus de donner un aspect Progressif à l’ensemble, mais d’accentuer la dramatique avec des ralentissements ou au contraire, des accélérations bien senties. Le tout se veut très dense, porté par une rythmique loin d’être un agglomérat basique de blast beats génériques.

On remarque ainsi certaines constructions portées par une double pédale permettant un autre travail sur les toms, apportant ainsi une ampleur bienvenue qui vient servir la musique de BLACKBAIRD (ou plutôt de Sgah’Gahsowáh, le groupe étant tout de même un one-man project). Les guitares sont volontiers abrasives comme il se doit et ne débordent pas forcément d’imagination sur les parties les plus classiques de cet album, sans que cela soit préjudiciable. Une ambiance est mise en place, plus mystique et sombre que résolument haineuse, ambiance qui se voit renforcée par les deux courts instrumentaux qui émaillent ce disque.

Ce dernier semble d’ailleurs avoir été conçu pour être apprécié en vinyle, avec ses deux faces « miroirs » dans l’agencement des titres, un instrumental placé entre deux compositions plus traditionnelles, comme un trait d’union entre deux parties d’un tout, qui est renouvelé d’une face à l’autre avec son lot de réussites. Le tout s’étend sur un peu plus d’une demi-heure, ce qui n’est au final pas grand-chose, même si l’album ne contient « que » six titres. Mais il développe une jolie intensité malgré tout, alors que les titres sont plutôt longs (à l’exception des instrumentaux qui avoisinent les trois minutes chacun).

Les déferlantes viennent donc par vagues. Les quatre morceaux conventionnels ne sortent pas trop des sentiers battus, donc. Si la pochette de l’opus laissait entrevoir de fortes racines amérindiennes, le propos est très atténué, Sgah’Gahsowáh a le respect de ses origines et ne va pas nous faire un cliché mystique parce que c’est ce que l’on attend inconsciemment du bousin. Non, sa subtilité est de proposer des pauses qui permettent d’apprécier pleinement la chose. Et cela contribue à faire tout le charme de ce disque qui évite ainsi l’écueil du stéréotype Black Metal.

C’est donc là qu’interviennent les instrumentaux. Vous deviez bien vous douter que j’y reviendrai après avoir insisté sur ce point deux paragraphes plus haut. Ils apportent un côté Folk à l’ensemble très intéressant. La guitare s’exprime en douceur, volontiers acoustique. Une flute vient s’inviter et contribue à créer un climat de tristesse, même si c’est la nature qui est évoquée, cette nature qui était au cœur des croyances amérindiennes. D'ailleurs, les textes sont tournés en ce sens, ancrés dans des traditions mêlant la nature aux esprits. De là à ce qu’il nous invoque Coyote pour nous retourner comme un gant de toilette…

Il est peut-être difficile de se faire une idée précise des capacités réelles de BLACKBRAID, justement à cause de cela. Ce premier effort semble un brin incomplet, malgré des prestations très concrètes, mais avec réellement quatre morceaux qui permettent de juger du plein potentiel du projet, ce qui est peu. Il se dégage pourtant de l’œuvre une espèce de force sereine, d’un talent pour l’écriture certain, assez malin pour éviter certains écueils du genre. Il faudra certainement un second disque du même acabit pour pouvoir témoigner pleinement du talent de Sgah’Gahsowáh et pour savoir si nos scalps finiront par orner la ceinture du musicien. En attendant, ce premier essai se laisse écouter avec beaucoup de plaisir.

Note réelle : 3,5/5.

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   (3 chroniques)



- Sgah’gahsowáh (à peu près tout)
- Neil Schneider (batterie)


1. The River Of Time Flows Through Me
2. As The Creek Flows Softly By
3. Sacandaga
4. Barefoot Ghost Dance On Bloodsoaked Soil
5. Warm Wind Whispering Softly Through Hemlock At Dus
6. Prying Open The Jaws Of Eternity



             



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