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CELESTIA - Forever Gone (2025)
Par STORM le 23 Juin 2025          Consultée 1529 fois

Cette fois-ci, c’est la bonne, et ça me fout un coup. Noktu tire sa révérence et embarque avec lui le projet CELESTIA, qui avait bien repris de l’élan grâce notamment à l’arrivée du comparse Spektor en 2017, avec lequel Noktu partageait déjà l’affiche au sein de MORTIFERA, et la concrétisation d’un quatrième album "Aetherra", la même année, plutôt moins convaincant qu’à l’accoutumée. Si l’on connaît l’importance de Noktu pour le développement d’une certaine scène sudiste du Black Metal français, il est important de vous indiquer en préambule que le projet CELESTIA n’est ni une apologie de la haine, ni ne comporte de messages subliminaux douteux. Ce cinquième et dernier album, signé chez les intemporels Drakkar Productions, dont Noktu est le propriétaire depuis une belle paire d’années (depuis le milieu des années 90, il me semble bien), va pourtant se montrer sous ses plus beaux atours.

CELESTIA a toujours été à part, et la singularité de son Black Metal, en plus des vocaux bien identifiables de Noktu, a toujours été palpitante à suivre. Si la discographie reste assez erratique, eu égard au nombre d’années d’existence du projet, cette forme musicale de néo-romantisme sombre et caverneux, aux mélodies cristallines, gothiques et spectrales, a su apprivoiser la poésie noire des riffs comme peu de groupes ont su le faire, notamment dans le Black Metal. L’esthétique, tout à la fois vampirique, aristocratique et suprêmement crépusculaire et mélancolique, de CELESTIA a toujours conservé cette aura d’astre noir isolé où graviterait les âmes errantes et condamnées. Les lignes mélodiques sinueuses, voire lancinantes, des guitares, fréquemment acoustiques, parfois arpégées, et convoyant des atmosphères fantomatiques, m’ont très souvent accompagné dans des pérégrinations instinctives et intimes.

Et cet énième album est, à bien des égards, l’opus qu’il manquait pour hisser CELESTIA, une ultime fois, sur son trône nuageux et stellaire. "Forever Gone" est une réussite. La production y est riche et détaillée, claire comme une eau pure descendant des forêts misanthropiques et escarpées, là où l’homme, s’il s’en approche, vit intensément sa déréliction. Ce son cristallin annonce le mauvais présage des riffs que des colonies de corbeaux entières accompagnent en dévalant les pentes, pour irriguer d’un lent poison les méandres de nos pensées. La prévalence mélodique des riffs sonne aussi le glas de nos turpitudes, tant l’anesthésie de leurs émotions nous fait ressentir l’anéantissement de nos facultés de jugement. Nous nous laissons alors conduire vers l’inconnu, notre main tenant celle de l’Invisible, nos narines s’emplissant d’odeurs indistinctes provenant d’une Nature cachée que seule "Le Parfum De La Nuit", dans sa délicate grâce, estime la formule.

Le premier titre donne le ton solennellement. Cette fois encore et éternellement, le noir, la nuit, les ombres graciles et insaisissables, l’éclat sinistre des astres lointains, ainsi que la faune et le peuple nocturne, formeront un bestiaire qui occupera nos mouvements et tempèrera nos gestes d’égarement ou d’opposition. Le nihilisme décadent des compositions va cependant ravir nos oreilles indiscrètes. "Visions From The Dreaming Sky", avec sa beauté acoustique, son brouillard de fuzz et sa basse vrombissante à la toute fin du titre, va nous écarquiller les yeux. Diantre, quelle ambiance ténébreuse ! Le halo spectral des chœurs fantomatiques de "Departure" va également nous faire voyager dans une danse envoûtante où les leads scanderont les gestes. "Derniers Adieux" nous fera ployer le genou pour un ultime recueillement auprès des âmes retirées du monde. Enfin, le titre de clôture, point d’orgue de l’œuvre de CELESTIA, "Apparitia – Spectre Oublié", et son clin d’œil à peine appuyé au titre de son second album "Apparitia – Sumptuous Spectre" sorti en 2002, dont il reprend la singularité de ce rythme des guitares si singulier sur cet album, va nous faire frissonner une dernière fois.

CELESTIA réussit un coup de génie pour conclure une œuvre sans réelle fausse note ni faute de goût. "Forever Gone" restera certainement – la postérité s’en portera garante et témoin –, du moins je l’espère, un des plus beaux albums de Noktu, tous groupes confondus. À l’image de cette très belle pochette, il est bien temps de souffler les bougies de ce candélabre et de laisser l’âme de CELESTIA parcourir l’espace et le temps en hantant nos cauchemars de quelques-uns de ses spectres majestueux et écorchés.

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   STORM

 
   PERE FRANSOUA

 
   (2 chroniques)



- Noktu (chant)
- Spektor (guitare, basse, claviers)
- Ghaast (paroles)
- Nicolas Müller (batterie session)


1. Last Horizon Call
2. The Message
3. Departure
4. Le Parfum De La Nuit
5. Diabolic Ethereal Stigmata
6. Visage From The Dreaming Sky
7. Spectral Harmonii
8. Interlude
9. Shining Repentance
10. Derniers Adieux
11. Apparitia - Spectre Oublié



             



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