Ce mois de juin est chaud. Quoi de mieux pour se rafraîchir qu’une grande brise de Black Metal ravivant nos émotions du temps jadis ?

CELESTIA fait souffler à nos oreilles la stéréophonie d’un mistral glacial aux effluves de 90s et d’une tramontane traumatique de Black rouillé. Il y a du EMPEROR discret dans ces chœurs délicatement hantés, il y a de la vieille scène Black du sud de la France dans cette mélancolie grésillante et ce son toujours prêt à dérailler, il y a le fouet cinglant de THY SERPENT dans ces trémolos mélodiques entêtants ("Departure" me fait fortement penser à "Of Darkness And Light" des Finlandais).

Je pense à cette seconde moitié des années 90, lorsque le Black n’avait pas peur de s’incarner dans des chansons mémorables et entraînantes.
Je pense à ce son malsain de caveau éraillé qu’ont su sublimer des artistes comme Neige ou Famine à leurs débuts ("Diabolic Ethereal Stigmata"). Les hurlements de corbeaux de Noktu rassemblent les époques et les tourments, comme un lien de sang à travers le temps.
Qui ose encore crier comme ça ?

Qui doit-on remercier pour cette ultime brise frissonnante ? On ne sait plus vraiment qui est responsable de la musique, ce qui complique la traçabilité mais il semble que ce soit essentiellement Jérôme "Spektor" Grollier (de ACOD) qui ait composé et enregistré les cordes et claviers. C’est aussi lui qui s’occupe de la musique des derniers MORTIFERA. Tiens, tiens.
Ghaast n’est cette fois crédité que pour les paroles et Noktu que pour le chant. Difficile alors d’évoquer l’évolution des intentions artistiques, il était donc pertinent d'évoquer ce que ce disque me provoque plutôt que ceux qu’ils convoquent.