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A.O.R / HARD / HEAVY  |  STUDIO

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2010 8 Opus Eponymous
2013 1 Infestissumam
2015 3 Meliora
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2022 4 Impera
2025 1 Skeletá

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- Style : Path Of Samsara, Spiral Skies, Blue Öyster Cult, The Devil's Blood, Creeper, Vexing Hex
 

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GHOST - Skeletá (2025)
Par T-RAY le 26 Juin 2025          Consultée 2063 fois

Et de la crypte qui a bien failli retenir prisonnier pour toujours le plus célèbre Fantôme de la Chrétienté surgit finalement un nouvel antipape. Quelques jours à peine après l’avènement de Léon XIV à Rome, Linköping vit Papa V Perpetua coiffer la tiare de la grande église du Metal. Et GHOST revint pour de bon sur le devant d’une scène qui aurait pu voir son fondateur mourir dessus, à l’en croire. D’une interview à l’autre, Tobias Forge n’a cessé, ces derniers mois, de clamer combien son sacerdoce de grand prêtre de la religion metalleuse lui a coûté, physiquement et mentalement, le portant au bord de l’abandon pur et simple.

Storytelling ou non, force est de constater que tout sur le tant espéré sixième album studio de GHOST tend à corroborer les dires de l’auteur-compositeur-interprète suédois. Du titre de l’album aux textes des morceaux, de l’artistique ossuaire figurant sur la pochette signée Zbigniew Bielak à l’ambiance désenchantée, voire désespérée qui règne sur l’œuvre entière, on sent bien Tobias Forge usé. C'est un GHOST à l’os que “Skeletá” nous dévoile, contraint de décharner un style qui était devenu très arrangé, et même sophistiqué sur “Impera”. Ce qu’exigeait l’approche toujours plus Pop de sa musique…

Mais 2025 n’est pas 2022 et pour viser la résurrection, ce n’est plus tant à la fontaine Pop que GHOST est allé s’abreuver mais à la source AOR, genre musical certes plus proche de ses racines Hard Rock mais surtout plus à même de réconforter sa fanbase historique. Certains citent JOURNEY ou TOTO, d'autres le DEF LEPPARD de “Hysteria” pour désigner ces valeurs refuges. Plus de prises de risques gagnantes à la “Twenties” ici, Tobias Forge essaie de rassurer tout le monde en même temps qu’il se rassure lui-même. Résultat : un album qui tient évidemment la route mais n’est emballant que par phases. Ce disque, je le scinde en quatre parties distinctes : le métier, l’épuisement, le talent, la rechute.

La première de ces quatre parties – le métier – voit GHOST enchaîner trois probables futurs standards de ses setlists. Des titres qui, s’ils ne sont pas parmi les meilleurs de sa carrière, sont résolument parmi les meilleurs de ce disque et sont avant tout rassurants. Rassurants autant pour l’auditeur, donc, que pour le compositeur lui-même, qui doit être bien heureux de pouvoir accoucher de bons titres même quand il est rincé. Rien n’est surprenant dessus mais leur solidité à toute épreuve est sans doute le témoignage le plus remarquable du savoir-faire de Tobias Forge pour pondre des mélodies et des refrains qui fonctionnent, même quand ça ne va pas fort. C'est cela, le métier.

Et cela donne un “Peacefield” efficace et relativement énergique sur un album qui en manque quelque peu, d’énergie. Cela donne aussi un “Lachryma” où, comme souvent, GHOST semble emprunter à son propre répertoire – notamment le riff et le tempo de “Cirice” qui, paraît à peine “twisté” et accéléré ici – pour donner naissance à un morceau différent mais qui tient bien la route. Parmi les compositions les plus Heavy de l’ouvrage, “Lachryma” a de quoi ravir ceux qui trouvent ce sixième longue durée trop mou. Le métier, cela donne enfin un “Satanized” où, sans trop se fouler, Tobias Forge donne naissance au plus gros tube de l’album. Facile, comme si de rien n'était. Du Hard Rock de stade capable de remuer les foules comme il faut, avec une belle montée en puissance jusqu’au refrain.

Sauf qu’après avoir fait étalage de sa maîtrise du métier, vient pour Forge le moment du relâchement… La fatigue est là et cela se ressent. “Guiding Lights” est une power-ballade poussive à souhait, avec un refrain sans inspiration et des couplets qui en jouissent d’à peine plus. Tout y semble facile et donc peu inspiré. Et “De Profundis Borealis” ne relève pas beaucoup le niveau. Car même si l'énergie semble être revenue, avec des couplets qui font correctement monter la sauce, le refrain est, une fois de plus, flemmard et ne donne clairement pas envie d’être repris en concert… Heureusement que Tobias Forge est un homme pétri de talent et qu’il ne faut pas longtemps pour que celui-ci s’étale enfin sur ce disque.

C'est justement quand le bonhomme touche enfin franchement à l’AOR pur sucre qu’il offre les meilleurs moments de l’album. À commencer par “Cenotaph”, avec son tempo enlevé, sa reverb jouissive, ses lignes de chant et surtout le temps que prend Papa Emeritus V pour prononcer chaque mot donne un impact que le texte – éminemment mièvre en réalité – ne mérite pas vraiment. Mais c’est aussi pour cela qu’on aime GHOST : ces plaisirs coupables de chanter en chœur des paroles que l’on sait kitschissimes, mais avec fierté. Et “Cenotaph” fait revivre cette fierté d’être fan de GHOST, après qu’on s’en soit morfondu sur les deux titres précédents.

Alors quel plaisir quand arrive la triplette “Missilia Amori”/“Marks Of The Evil One”/“Umbra”, qui confirme ce regain d’inspiration dans les grandes largeurs. À ce moment du disque, quoi que fasse GHOST, ça fonctionne ! Surtout qu’ici, les paroles sont mieux troussées, les refrains visent plus juste, les riffs sont plus marquants et les soli de guitare mieux sentis. Mention spéciale à celui de “Missilia Amori” d’ailleurs, qui s'étire avec bonheur, et au duel au long cours entre guitares et claviers, qui illumine littéralement “Umbra”. L’AOR s’exprime une fois de plus au grand jour sur l’héroïque “Marks Of The Evil One”, tout comme sur “Umbra”, où GHOST parvient à instiller le mystère sur lequel il a toujours joué.

Quel dommage que Tobias Forge nous fasse le coup de la rechute sur le morceau final. Cet “Excelsis” qui est de loin, de très, très loin même, le pire morceau jamais écrit pour GHOST. Et je pèse mes mots ! Le projet suédois, qui avait jusqu'ici toujours su conclure ses albums par des compos a minima réussies (“Genesis”, “Deus In Absentia”), brillantes (“Respite On The Spitalfields”) ou tout bonnement géniales (“Monstrance Clock”, “Life Eternal”), se vautre misérablement sur “Excelsis”. Une ballade pataude qui tend le bâton pour se faire battre : d’une longueur excessive, le morceau souffre de couplets sans dynamique, d’un pré-refrain laborieux et d’un refrain anticlimactique au possible… et surtout, pénible !

Véritable plaie à écouter, “Excelsis” cumule toutes les facilités : paroles au sentimentalisme de bas étage, lignes de chant sans inspiration – rarement Forge n’a aussi mal chanté et affiché si clairement ses limites vocales – mélodie téléphonée à souhait, lignes de piano consternantes de platitude (“non, ne me dites pas qu’il va jouer cette note après celle-ci ? Il ne va pas faire ça quand même ? Ah si. Ah merde”) et arpèges de guitare fatigués. Jamais un morceau de GHOST ne m’avait donné envie de l’interrompre à un tiers de sa durée. Heureusement que quand “Excelsis” déboule, la bande de goules masquées et leur Papa vénéré auront démontré plus d’une fois pourquoi elles figurent au sommet des scènes Rock, Hard et Metal actuelles. Et que, malgré ses faiblesses, “Skeletá” reste un album que des dizaines de milliers de groupes aimeraient être en capacité de sortir.

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   T-RAY

 
   JOHN DUFF

 
   (2 chroniques)



- Papa Emeritus V (chant, basse)
- ---
- Fredrik Åkesson (guitare lead, sauf #4 et #5)
- Martin Sandmark Eriksson (guitare rythmique)
- Max Grahn (batterie)
- Salem Al Fakir (claviers)
- Vincent Pontare (synthés additionnels)


1. Peacefield
2. Lachryma
3. Satanized
4. Guiding Lights
5. De Profundis Borealis
6. Cenotaph
7. Missilia Amori
8. Marks Of The Evil One
9. Umbra
10. Excelsis



             



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