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PIRATE METAL  |  STUDIO

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- Membre : Waylander, Gloryhammer

ALESTORM - The Thunderfist Chronicles (2025)
Par KOL le 14 Juillet 2025          Consultée 1240 fois

"Alors voilà, c’est l’histoire d’un pirate, d’un gobelin et d’un cureton qui entrent dans un bar, et…"

Les aprioris ont parfois la vie dure, même lorsqu’on se veut d’une éthique de travail au-delà de tout soupçon (ouais, ou presque). Drapé dans ma dignité de scribouillard éclairé, je m’attaquais à ce nouvel opus des forbans les plus célèbres des sept mers bourré d’avis préconçus, et je ne parle pas ici du fameux groupe de Bébert des années 80, que cela soit bien clair entre nous. Un brin blasé par la recette de plus en plus frelatée des brigands d’ALESTORM depuis deux ou trois galettes, dont on ne sauve que quelques titres, si savoureux soient-ils, je m’étais imaginé copier leur je-m’en-foutisme légendaire à l’heure de griffonner ma chronique. Si les gaillards ne sont pas capables de se casser un peu le cul pour composer leurs albums, et bien moi aussi, je rédigerai ma chronique d’une traite, en mode balek intégral, comme une petite peau de renard balancée à la sortie d’un rade. Vite fait, vite torché, comme leurs disques.

Il est vrai que depuis l’excellent "No Grave But The Sea", Captain Chris et sa bande ne se sont pas trop foulés. Un "Curse Of The Crystal Coconut" correct mais sans plus, suivi par "Seventh Rum Of A Seventh Rum" dont l’apogée est sans doute le nom du disque, puis l’EP "Voyage Of The Dead Marauder" sur le mode minimum syndical, reconnaissez que le compte n’y était pas vraiment, même pour les fans les plus acharnés de la formation écossaise dont je dois faire partie à mon corps défendant. Il faut dire que mon penchant certain pour la gaudriole et l’humour pas très fin me prédestinait sans doute à rejoindre le vaisseau maudit de Bowes et sa clique. Parce qu'au-delà des paroles bas-du-front qui font glousser bruyamment, ALESTORM avait toujours su écrire de bons morceaux, entre Power/Heavy/Folk, diablement catchy et entraînants. À l’instar d’ELECTRIC CALLBOY ou d’ULTRA VOMIT dans d’autres styles, lorsque le saint esprit de la bamboche s’allie avec de la maîtrise musicale, ça fait souvent bingo chez moi.

La corde était donc usée et prête à rompre définitivement, et je n’attendais que cette cuvée 2025, nommée "The Thunderfist Chronicles", pour me laisser un brin aller moi-aussi à aboyer après la caravelle. Après tout, le groupe nous avait lâché un disque bonus de remix avec des voix de chiens, donc pourquoi pas ? Je ne m’attarderai pas sur le nom du skeud, que j’imagine à l’évidence gavé de sous-entendus salaces, mais plus sur cette pochette, une nouvelle fois magnifique et tout à l’image du combo : absurde mais très réussie. Il y a sans doute du Monty Python chez les Britanniques (cf. mon histoire de gobelins servant d’intro à ces mots mais aussi à la fendarde reprise de NEKROGOBLIKON, "Goblins Ahoy!"). On retrouve sur l’artwork l’âme de "Back Through Time" dans une version modernisée. S’il y a bien une constance chez ces pitres, c’est bien de savoir nous fournir des visuels de toute beauté.

Bon, c’est bien tout ça, mais quid de la musique, me demanderez-vous ? Ayant fait durer le (faux) suspens trop longtemps, coupons y court derechef : ben c’est pas mal du tout, putain. Je n’y croyais pas une seconde, mais force est de constater que "The Thunderfist Chronicles" est plutôt réussi, et apporte un peu de nouveauté à ce qui commençait à relever plus de la farce grossière que de celle plus fine avec laquelle vous gavez vos poulardes à Noël. Déjà, un immense point positif : l’opus ne contient pas de bouse. Il s’écoute d’une traite, sans haussement de sourcil narquois ni agacement contenu. Huit titres pour 45 minutes, le compte y est au poil, même s’il cache quelque peu la surprise finale (et c’est tant mieux), mais j’y reviendrai. Tout au long de l’album, le groupe va varier les plaisirs, bien plus que récemment, et nous faire voyager comme rarement, proposant beaucoup de relief à sa musique. C’est évidemment 100% du ALESTORM, mais quelque chose semble avoir frétillé dans le kilt trop usé de Captain Chris au moment de concevoir ce huitième LP.

Varié, et talentueux, comme les soli de Maté Bodor, qui s’éclate ici comme je ne l’avais rarement entendu, libre de s’épancher au-delà du petit créneau formaté qui lui était jusqu’ici réservé. On retrouve bien entendu les passages de bourrée gaélique, figure aussi imposée qu’un Blegh chez I PREVAIL, mais les aspects Folk sont globalement très réussis et me semblent presque sincères comme sur le titre "Mountains Of The Deep", qui donnerait presque envie d’entendre le groupe nous pondre un album de Punk/Folk sérieux tellement il est réussi.. Enfin, ça c’est seulement jusqu’à ce qu’on prête un peu attention aux paroles : "She’s got giant boobs like the mountains of the deep". On ne se refait pas, qu’est ce que vous voulez... Et comme j’ai eu l’occasion précédemment de dire tout le bien que je pensais de l’intégration d’Elliot Vernon au chant screamé, je ne peux que me délecter de l’entendre bien présent (impayable "Banana", sa mélodie bien pompée sur "Bohemian Like You" des DANDY WARHOLS et ses lyrics priceless dont je ne spoilerai pas le contenu, mais apparemment on savait faire la fiesta chez les pirates en 1699).

Vient évidemment l’heure de se quitter sur le traditionnel morceau épique de conclusion, une habitude chez ALESTORM, "Mega-Supreme Treasure Of The Eternal Thunderfist". Alors, cette épopée 2025 : au niveau des attentes ? Et bien oui, sans aucune réserve ! Le groupe s’est dépouillé ici, et nous sort un titre de dix-sept minutes !!! Évidemment le plus long de leur discographie, mais pas chiant pour un sou ! Tout le monde peut profiter de son petit moment de gloire : Vernon nous livre un chant Black (si, si !), Bodor se touche le manche comme jamais, Russell Allen (SYMPHONY X) vient taper le gueuleton de manière inattendue en compagnie de ma chouchoute, la belle Patty Gurdy, sa voix cristalline et sa vielle à roue (ne cherchez pas de contrepèterie, il n’y en a pas, tas de vicelards), qui semble prendre goût au rhum à force de taper l’incruste auprès de la bande. Patty, tu reviens quand tu veux, tu es toujours la bienvenue.

Heureuse surprise que ce "Thunderfist Chronicles", vous l’avez compris. Même si la formule reste plus ou moins la même, elle se montre ici plus savoureuse que les précédentes plâtrées et redonnerait presque foi en l'espèce humaine (ouais, je force un peu, là).

Note réelle : 3,5/5.

PS : à noter que la version Deluxe contient pour une fois un truc intéressant : un Live de très bonne facture et assez complet (toujours un bonheur d’entendre Vernon gueuler "Fuck You Zombie Scum"), enregistré au Paganfest, mais également une version instrumentale des pistes de l’album, pour le coup loin d’être indispensable.
M’enfin, c’est toujours mieux que les clébards qui aboient ou les versions 8-bits...
J'arrondirai donc à la hausse ma notation, rien que pour ce Live généreux qui mériterait presque une chronique à lui seul.

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   (2 chroniques)



- Christopher Bowes (chant, keytar)
- Máté Bodor (guitares)
- Gareth Murdock (basse)
- Elliot Vernon (clavier, growls)
- Peter Alcorn (batterie)
- Guests :
- Patty Gurdy (vielle à roue, chant sur 8)
- Russell Allen (chant sur 8)
- Sasaki Shiori (chant sur 4)
- Tobias Hain (trompettes)
- Helge Tischler (trombone)
- Ally Storch (violon)


1. Hyperion Omniriff
2. Killed To Death By Piracy
3. Banana
4. Frozen Piss 2
5. The Storm
6. Mountains Of The Deep
7. Goblins Ahoy! (Nekrogoblikon)
8. Mega-supreme Treasure Of The Eternal Thunderfist



             



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