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CRYPTOPSY - An Insatiable Violence (2025)
Par REMISSA le 12 Juillet 2025          Consultée 723 fois

On ne va pas se mentir, le point fort de CRYPTOPSY n’a jamais été leurs artworks. Hormis l’iconique "NSV", qui fait autant sa renommée que son contenu, aucun n’a de quoi s’en taper le cul par terre, et "An Insatiable Violence" ne fait pas exception à la règle. La très visible signature en bas à droite permet néanmoins de rendre hommage au regretté Martin Lacroix, ex chanteur du groupe sur "None So Live", reconverti en artiste tatoueur, et décédé en 2024. Mais bon, cet espèce de marcheur blanc en arrière-plan d’un amas de picots tribaux gris souris, c’est malgré tout pas du meilleur goût.

En revanche, là où CRYPTO excelle, c’est dans la livraison de mandales et autres pieds-bouches, façon grand écart vertical avec prise d’élan en plein dans la gueule, et une fois de plus, la galette du jour ne fera pas honte à l’héritage des Canadiens. On constate en ce moment des vagues de retour aux sources de certaines formations, là où l’envie viscérale et non calculée de tout péter a vu le jour pour retrouver un second souffle, ou pour asseoir sa légitimité de patron de mouvements dont on a été les ouvriers de longue date. J’en veux pour preuve, au hasard, le redoutable "Hymns In Dissonance" de WHITECHAPEL sorti plus tôt cette année, bien loin des METALLICA et consorts qui nous la mettent à l’envers à chaque fois depuis des décennies avec leurs promesses à la gomme.

Ne tournons pas autour du pot, je n’ai pas peur de le dire, j’ai vu du "None So Vile" dans "An Insatiable Violence". Pas tant dans le résultat stricto sensu, les Québécois ayant peaufiné et trituré leur approche depuis plus de trente ans, mais bien dans la frontalité et l’efficacité absolue du produit. Trente-trois minutes dont pas une seconde ne se perd, dans un maelstrom d’une rigueur martiale, emporté par un quartette ne faisant qu’un dans l’expulsion d’une violence inouïe. Voilà le programme.

Nous connaissons la propension qu’a CRYPTOPSY à instaurer une atmosphère glauque, pour ne pas dire malsaine, ce qui constituerait un terrain propice à surexploiter jusqu’à l’infécondité, comme des multinationales défoncent l’Amazonie pour y faire pousser du soja à la con. Mais loin de se laisser aller à la facilité, le combo va mettre le régulateur au lugubre — juste assez pour garder une ambiance poisseuse sans trop en jouer (qui sera bien moindre que sur les "Books Of Suffering" à titre de comparaison), pour se concentrer sur une puissance de frappe technique suffocante. Flo Mounier, comme si son talent ne lui suffisait pas, a poussé le vice à suivre un entraînement physique intensif pour tenir les rythmes infernaux qu’il impose à ses fûts, afin notamment de tenir des blast beats anormalement longs et soutenus pour un humain comme vous et moi, EN PLUS de développer une technique circulaire de swivel pour augmenter la cadence afin de satisfaire ses copains. Le cœur sur la main, le type. Cette folie permet aux titres d’avoir une texture profonde, l’usage facilitant d’une triple ou quadruple pédale aurait donné a contrario une sonorité robotique et bien trop cadencée pour convaincre qui que ce soit. Ici, la vitesse d’exécution est au service de la purée envoyée, pas uniquement comme artifice amusant pour savoir qui jouit le plus vite au jeu de la biscotte.

Autre fou à lier dans cette clique : McGachy. Vous avez sûrement rencontré des PNJ fans de variétoche radiodiffusable, qui vous ont déjà balancé des énormités du style "Il va s’esquinter la voix à crier comme ça !", ces mêmes gens qui considèrent par ailleurs que le Metal c’est du bruit sauf au Hellfest, là où les Metalleux sont rigolos à montrer leur cul à Quotidien. Bien. Mais pour le coup, je ne comprends moi-même pas comment McGachy n’est pas aphone à l’heure où je vous parle. Le bougre est tout simplement possédé, et hurle comme si sa vie en dépendait sous la torture. Trouver des exemples serait du pur et simple namedropping des huit titres de l’album, à l’instar de l'identification des blast beats goatesques de Mounier, mais l’intro de "Dead Eyes Replete", ou le premier break de "Our Great Deception" sont assez représentatifs de la furie du sieur.

En parlant de "Our Great Deception", cela me fait une passerelle toute trouvée pour évoquer le riffing diabolique, et simple au demeurant, des titres. Prenez celui de l’outro : à arracher des nuques à la pelleteuse, et si vous voulez du plus tortueux, celui de "Malicious Needs" saura remplir aisément vos attentes. Contrairement à ce que l’on pouvait imputer à "As Gomorrah Burns", l’efficience, plus que l’efficacité d’ailleurs, est la qualité première recherchée : les morceaux sont étonnamment catchy pour du Death Tech, et le mixage de chacun des instruments, batterie comprise, rend, comme il se doit, honneur au travail herculéen des membres. Personne n’est laissé sur le carreau ou sous-produit avec comme esquive de donner un son plus roots ou brumeux en vue de nourrir l’oppression ambiante, comme cela a pu être le cas par le passé.

CRYPTOPSY fournit donc un nouvel effort surhumain, bourreaux de travail qu’ils sont, en sortant cette insatiable violence, avec leurs tripes au sens figuré, et dans l’objectif de faire aussi sortir des tripes dehors. Moins de psychologie, plus de hargne primaire déversée avec sincérité et brio : n’ayons pas peur de nous faire broyer par la machine de torture qui a été bâtie sous nos yeux, et d’y prendre du plaisir en y retournant. Dur d’égaler autant de sagacité dans la démence, la preuve : personne ne s’y risque. Les maîtres du genre sont indéboulonnables. Allez, ne faisons pas d’une mouche un éléphant, ce n’est tout de même pas un chef-d’œuvre fondateur comme "NSV", mais un sommet d’exécution dans son genre.

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Our Great Deception", "The Nimis Adoration", "Dead Eyes Replete".

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   REMISSA

 
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   (2 chroniques)



- Flo Mounier (batterie)
- Christian Donaldson (guitare)
- Matt Mcgachy (chant)
- Olivier Pinard (basse)


1. The Nimis Adoration
2. Until There's Nothing Left
3. Dead Eyes Replete
4. Fools Last Acclaim
5. The Art Of Emptiness
6. Our Great Deception
7. Embrace The Nihility
8. Malicious Needs



             



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