Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par MEFISTO

Si il y a bien un album passé sous silence en ce début septembre, notamment à cause des sorties du live de GAMMA RAY et du "Dance Of Death" d’IRON MAIDEN qui font couler beaucoup d’encre, c’est sans aucun doute ce "Death Cult Armageddon", des norvégiens de DIMMU BORGIR.
Après l’excellentissime "Puritanical Euphoric Misanthropia" qui révéla le talent phénoménal du groupe à un public moins limité, les nordiques se devaient de confirmer leur brillante prestation sur cette sortie. Autant le dire tout de suite, c’est chose faite.

L’album débute sur un "Allegiance" à l’intro frissonante, et reprend là où "PEM" nous avait laissé : sur une symbiose parfaite entre Black Metal et musique classique. La voix de Shagrath s’est encore améliorée, quoique l'électronique se fait plus ressentir qu’auparavant tout en donnant un petit coté futuriste pas déplaisant du tout, en alternant voix grognées, murmurées ou même parfois étouffées; le jeu de Barker est toujours aussi puissant, avec une double-pédale maniée à la perfection et des breaks totalement déroutants; les riffs tantôt black tantôt heavy attirent et accrochent encore plus l’attention de l’auditeur, les passages classiques sont assurés par un orchestre tchèque excellent et bien mieux mis en avant que sur "PEM" (écoutez "Progenies Of The Great Apocalypse"), l’ambiance horrifique prend plus de place que sur les albums précédents ("Blood Hunger Doctrine" vous glace le sang dans les veines) et les basses connectent tout les instruments entre eux de manière impeccable.

"Allehelgens Dod Helved Rike" et "Eradication Instincts Defined" seront surement appelés à devenir des références incontournables du genre, toute la musique de DIMMU y est résumée : des riffs accrocheurs, des rythmiques très soutenues, des prouesses vocales et des envolées classiques majestueuses. Des passages plus calmes viennent ponctuer "Cataclysm Children" et "Lepers Among Us", mettant une fois de plus en évidence les qualités de compositions du groupe, la technique des musiciens n’est, elle aussi, plus à démontrer, les soli ultra heavy de "Unorthodox Manifesto" parlent d’eux-même. Même le titre bonus "Satan My Master" n’est pas là pour faire du remplissage, Shagrath braille plus qu’il ne grogne (si certains y voient une quelconque différence...), Nicholas tape sur ses fûts à un vitesse remarquable, la guitare tourne en boucle sur un riff accrocheur, et sort même un solo très rapide, d’une efficacité redoutable, par contre l’orchestre est moins mis en avant que sur les autres titres. Peut-être un avant-goût de ce que nous réserve DIMMU à l’avenir ? Qui vivra verra…

Toujours est-il que ce disque est aussi bon qu’il est sombre et glacial. DIMMU BORGIR ne fait jamais les choses à moitié, cet album est un chef-d’œuvre, une véritable référence pour le genre ! Qui osera venir défier les norvégiens sur leur terrain après ce coup de maître ?