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- Style : Drakkar, Manowar, Heimdall, Dragonheart

DOMINE - Dragonlord (tales Of The Noble Steel) (1999)
Par BAST le 5 Mars 2011          Consultée 9161 fois

Le temps n’a pas tant un cours uniforme que l’aiguille des horloges incite à le penser. Les journées vaquées à faire ce que l’on ne désire pas faire semblent ne durer jamais moins de temps qu’il faudrait qu’elles ne durent et pourtant, parfois, le temps rompt sa monotonie progressive. C’est un moment de grâce qui l’immobilise dans sa récitation monotone des secondes. C’est l’œuvre de l’Œuvre, de l’art transcendé, de la création essentielle. Le temps échoue à se faire l’enveloppe du sublime et le sublime se morfond dans l’enveloppe étriquée du temps. Alors mutuellement, le temps et le sublime s’entendent. Le temps se fend et le sublime s’en extrait. Là il rallie d’autres contenants où les vérités échappent à la rigidité de l’arithmétique et se lovent dans la souplesse des perceptions.

"Dragonlord", le titre, est de ces œuvres. DOMINE a mis en lui le meilleur du Power Metal et du Metal Epique. Aujourd’hui, plus de dix années plus tard, "Dragonlord" s’est émancipé de son créateur comme l’un des titres les plus aboutis et irréprochables du Metal. Je vous invite donc chaudement à vous y frotter, vous découvrirez qu’avec un chanteur débordant d’émotions et de technique, quelques riffs dont l’essentiel est un objectif immuable et une puissance en pente douce, DOMINE s’est fendu de ce genre de fulgurance qui n’illumine qu’une poignée de fois. Ce titre rendrait nécessaire par sa seule présence l’acquisition et la conservation scrupuleuse de "Dragonlord (Tales of the Noble Steel)" (que l’on nommera par la suite "Dragonlord" tout court).

Mais comme d’autres compositions d’excellente facture le côtoient, la description du second album des Italiens ne peut s’arrêter là.
Le style DOMINE s’affine et la production renforcée l’aide à adopter des contours plus clairs ; les riffs ont du tranchant, la batterie claque, le rendu des orchestrations gagne en crédibilité. Ces améliorations en attributs sonores se constatent rapidement puisque le premier titre, "Thunderstorm", se charge d’en faire l’étalage. On y observe les Italiens se faire moins Doom que sur "Champion Eternal", alors qu’ils lorgnent plus franchement vers les caractéristiques façonnées par la scène revival depuis quelques années. Il y a une volonté d’entrainer, de fédérer, avec des lignes de chant, quoique encore chargées d’une mélancolie épique, entourées d’une légèreté mieux palpable, plantées de points de préhension plus nombreux. Et le clavier – je suis encore sur "Thunderstorm" - n’a rien cédé de sa vigueur. Identiquement à l’album précédent et aux successeurs, il apporte un soutien épique aux refrains, leur renforçant la force et l’accroche.
Si "Thunderstorm" s’avère rythmé et accrocheur, "Last Of The Dragonlords" baisse le tempo pour proposer une ambiance épique assez appuyée. Morby se démène comme un diable pour jeter sur ses lignes de chant de la hargne et de l’intensité, ceci jusqu’au refrain caractérisé par un optimisme contrasté au regard de l’ambiance globalement pesante. On n’est pas au niveau du titre "Dragonlord" dont j’ai déjà vanté les mérites, mais ces deux morceaux sont l’œuvre d’une formation maitrisant bien son sujet, indéniablement.

La suite de l’album verra les Italiens alterner titres fédérateurs et morceaux de bravoure. Dans la première catégorie, il faut d’abord retenir "Blood Brothers' Fight" et ses orchestrations cinématographiques ou son solo sautillant mais surtout "Defenders", tuerie Speed Mélodique dont la rythmique a été empruntée à GRAVE DIGGER et le refrain à GAMMA RAY. La seconde sorte de titres aura elle-aussi un couple de citations pour l’illustrer : "The Ship Of The Lost Souls", monté sur des mélodies hypnotiques dans une progression d’intensité et ponctué par l’intervention d’une guitare acoustique, puis le final, "The Battle For The Great Silver Sword", et ses treize minutes passées, à la longue intro (avec un thème insistant pris en charge par la guitare) et au refrain, simple mais martial.

Morby est au sommet de sa forme. Il ne lui aura donc fallu qu’un album pour se roder. Ici, il s’impose comme l’un des meilleurs vocalistes dans un genre épique et soutenu, même si le timbre qu’il adopte, suraigu et un brin larmoyant, en rebutera probablement certains.

Enfin, j’insiste particulièrement sur l’ambiance épique retranscrite par DOMINE. En la matière, la formation italienne figure parmi les plus abouties. L’utilisation du clavier aide beaucoup (le refrain de "Uriel, The Flame Of God"), c’est vrai, tout comme un Morby totalement imprégné, mais la guitare n’est pas en reste, jouant copieusement sur les riffs syncopés et les longs soli dont la structure pousse l’impression qu’ils content une histoire.
On aime aussi, le sens de la mesure des Italiens. Le style DOMINE demeure assez riche et pèse par des lignes de chants travaillées mais on ne lui reproche aucune surenchère. Pathos et émotions champêtres (sur lesquelles d’autres Italiens ont cette furieuse tendance de jeter leur dévolu), sont mises de côté. DOMINE conserve sauve sa virilité et cette fourrure de poils et ce bain de sueur offrent une conformité parfaite avec le style guerrier dont il est question.

Le second album de DOMINE est assez marqué par le titre "Dragonlord", c’est vrai. Mais d’autres morceaux, fiers et droits, lui tiennent compagnie. DOMINE ne se fend pourtant pas d’un sans faute. "Dragonlord" trahit encore quelques manques d’inspiration. On note assez régulièrement des longueurs, par exemple ; des passages creux ou mal inspirés les caractérisent (le refrain de "Uriel, The Flame Of God" s’attarde un peu trop à mon goût), même s’ils ont un mérite, celui de manifester assez d’éparpillement pour ne jamais miner un seul titre.
"Dragonlord" est d’abord une réussite, mais aussi la preuve éclatante que DOMINE figure comme l’une des plus talentueuses formations, italienne d’abord, épique ensuite.

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Par BAST




 
   BAST

 
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   (2 chroniques)



- Adolfo Morbiducci (chant)
- Enrico Paoli (guitare)
- Riccardo Paoli (basse)
- Riccardo Iacono (claviers)
- Mimmo Palmiotta (batterie)


1. Anthem (a Declaration Of War)
2. Thunderstorm
3. Last Of The Dragonlords (lord Elric's Im
4. Blood Brothers' Fight
5. Defenders
6. Mars, The Bringer Of War
7. Dragonlord (the Grand Master Of The Migh
8. Uriel, The Flame Of God
9. The Ship Of The Lost Souls
10. The Battle For The Great Silver Sword



             



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