Parfois, les franges les plus élitistes et bien-pensantes nous reprochent virulemment certains choix (goûts… blabla… couleurs… blabla) que l’on fait. Je comprends, un peu. Ce doit être plaisant d’indiquer à son entourage la meilleure conduite à suivre. La "true" conduite. Trouver la voie n’est pas donné au premier venu. Et puis ça donne de la hauteur. Au-dessus des hommes, proche de Dieu. Ce n’est pas que pour être bien vus que les juges s’assoient un pas plus haut que les autres dans un tribunal.
Mais je m’en fous si ma caisse elle est moche et qu’elle frise l’infarctus quand je passe la cinquième. Elle a un look trop classe. Et je m’en tape si mon PC il a pas ses 8 barrettes de RAM comme tout le monde. Il projette de jolies lumières sur mon mur quand je l’allume, il m’ouvre Word en moins de huit minutes et s’entend merveilleusement bien avec Internet Explorer 3. Et que m’importe qu’HEAVENLY ait, je cite "évidemment aucune personnalité, sans équivoque aucun talent, sans l’ombre d’un doute aucune légitimité à exister, lui le copieur, la honte sa mère".

"Dust To Dust" trône parmi mes albums préférés de speed mélodique. Je l’enclenche et je plonge pour émerger une heure plus tard, rassasié de mélodies accrocheuses, d’ambiances épiques et d’une variété que peu d’albums sont en mesure d’offrir dans ce genre calfeutré qu’est le speed mélodique.
"Lust For Life" et ses lignes de chant géniales accompagnées par une guitare sous-accordée, "Illusion Part I" hymne spimélo jouissif ou "Keepers Of The Earth", pièce épique géniale, complexe et variée, j’y trouve mon compte.
J’ai des œillères, probablement. Assez petites seulement pour comprendre le principal grief jeté à la figure d’HEAVENLY. Un exemple : "Illusion Part I". Le chant écorché est emprunté à RHAPSODY (au rythme près), les arrangements à HELLOWEEN, le refrain à FREEDOM CALL et le gros des lignes de chant à GAMMA RAY (avec en prime une imitation de Kai Hansen). Je les connais bien les groupes que je viens de citer. Et je les écoute. Pourtant, je continue de revenir vers "Dust To Dust", je persiste à engloutir ses compositions d’un côté gonflées aux idées des confrères, de l’autre reconnaissables entre mille.
Allez, je me jette à l’eau. La note maximale. Ne le répétez pas trop autour de vous, quand même. Ce n’est pas que j’ai honte, je suis juste prudent. Les chantres du bon goût, poussés dans leurs retranchements, peuvent devenir hargneux.