Vous avez surement déjà entendu les expressions "On ne change pas une équipe qui gagne" et "On prend les mêmes et on recommence" (si c'est pas le cas, je suis curieuse de savoir comment vous pouvez lire ces lignes depuis votre grotte). Et bien sachez que ces deux expressions s'appliquent complètement à ce "Meteora".

Je ne sais pas si le groupe a eu un élan de flemmardise et s'est contenté de balancer un copier /coller de "Hybrid Theory" (avec de nouvelles compos, quand même) ou s'ils n'ont pas trouvé de moyen de faire "mieux" que leur usine à tubes déjà parue. Tout ce que je sais c'est que la recette de ce "Meteora" est exactement la même que celle qui a été utilisée sur "Hybrid Theory". On retrouve les mêmes murs de riffs bien Neo, les mêmes arrangements Electro, la même alternance chant rappé /chant clair/scream, cette même facette accessible.

Ah tiens on touche un truc là !
La seule différence (minime néanmoins) que je vois entre ces deux skeuds c'est le côté accessible de leur musique. Sur "Meteora" ce point-là semble avoir été légèrement plus poussé en avant. Exemple flagrant avec "Somewhere I Belong" qui démarre tout en douceur sur les couplets rappés de Shinoda pour déboucher sur un refrain un peu plus typé Neo mais où les interventions de Chester manquent cruellement de pêche. Ou encore avec "Easier To Run" une sorte de "Crawling"-bis dont l'ambiance est encore plus épurée que le titre de "Hybrid Theory" mais un peu trop mollasson pour être efficace.

Oui si on se base que sur ces deux titres on peut penser que c'est pas la joie sur ce skeud. Mais détrompez-vous ! Certes on peut avoir l'impression que le groupe se prépare inconsciemment à nous pondre "Minutes To Midnight" (pour vous en convaincre écoutez "Breaking The Habit", titre plutôt sympa mais où on ne retrouve absolument pas le mur de son habituel des grattes) mais heureusement il y a aussi des "From The Inside" qui arrivent à mêler le côté "radio-friendly" et le côté Neo-Rap-Electro-Duo-Chester/Shinoda de façon tout à fait convaincante. Pourtant quand on écoute les premiers couplets c'était pas forcément évident, mais le final où Chester se lâche sur les "you" est réussi.

Niveau morceaux plus "traditionnels" on trouve aussi quelques petites bombes du style "Lying From You" avec ces samples bien pensés qui accompagnent Shinoda sur les couplets et les screams de Chester sur un final qui fait monter la sauce. On peut aussi jeter une oreille sur la piste suivante, "Hit The Floor", où le mot rythmique prend tout son sens : très peu d'arrangements, du Rap des screams et des grosses guitares qui riffent lourd pour faire secouer la tête. Bien sûr on trouve aussi le fameux "Numb"… Pour moi tous les éléments qui font la musique de LINKIN PARK sont réunis ici, pour un résultat "carte de visite" mais qui en devient intemporel tellement il est efficace. Quant à "Faint" c'est un de mes titres préférés ! Les samples Electro apportent énormément de dynamisme dès le départ et ne relâchent jamais la pression. Et enfin "Nobody's Listening", le morceau que n'aurait pas renié ASIAN DUB FOUNDATION ! Le sample oriental minimaliste supporte à lui seul tout le titre ainsi que le flow appuyé de Shinoda, tandis que les interventions de Chester, moins présent que sur les autres pistes, apparaissent pile au bon moment pour donner un peu plus d'intensité et de gravité à l'ambiance globale.

Globalement avec ce "Meteora" on se retrouve donc en terrain connu, avec une reprise de la recette "Hybrid Theory" en un peu plus travaillée (que ce soit sur les arrangements, "l'accessibilité" de certains titres ou encore l'ouverture encore un peu plus large vers d'autres styles musicaux). Malgré quelques petites faiblesses (voir les morceaux cités, l'intro du skeud et "Session", une sorte de "Cure For The Itch" mais avec moins de scratchs et plus de percus / batterie), le skeud est bon quand on le prend dans sa globalité. Et il vaut mieux en profiter si on est friand de cette came car avec "Minutes To Midnight" LINKIN PARK en surprendra plus d'un… Pour le meilleur et pour le pire d'ailleurs !