Nostalgie adolescente, le retour, avec une découverte personnelle du monde féerique du Power grâce au septième album des Allemands (par une volonté de me sortir de ma période Neo, en ayant bu jusqu’à plus soif). Ça aurait pu être par RHAPSODY (pas encore en feu à l’époque), HELLOWEEN, ou encore HAMMERFALL, mais c’est tombé au pif sur EDGUY, et une fois de plus, le hasard a bien fait les choses.

Car quel album que ce "Hellfire Club", tubesque à tour de bras de son heure de long, déchaînant la créativité empreinte de folie de Tobias Sammet et de sa bande. Jouant d'apparence dans un registre plutôt sombre, évoquant (et pas invoquant) à de nombreuses reprises le diable sous ses diverses appellations, mais jouant d’une démence bouffonne toujours sur le fil d’un humour salace (dont je ne survolais même pas la subtilité du haut de mes quatorze ans).

Avec du recul, à me dire que j’ai fait écouter à mon vieux "Rise Of The Morning Glory", "Lavatory Love Machine" avec son commandant de bord annonçant en pré-solo "My name is Long-Dong Rodriguez [...] flight triple-X 69 [...] some of you probably gonna get laid", ou encore "Lucifer In Love"... j’ai un peu honte, mais j’étais pur et innocent, OK ?

Blague à part, Sammet nous propose comme à son habitude une prestation vocale absolument herculéenne, propulsée par son propre doublage en multipistes vocales ajoutant de l’effet dramatique aux titres ; les riffs et les powerchords martelés par Ludwig et Sauer sont terrassants, et le sont d’autant plus que les morceaux, bien que principalement en gamme majeure (donnant cet effet chantant caractéristique), sont pour la plupart joués en Ré# voir en Do#, beaucoup plus imposant que le Mi standard conventionnel. Ce qui m’avait le plus marqué à l’époque était la musicalité combinée à la célérité des soli, évidemment épiques et me laissant pantois, même après la quinzième écoute en boucle en retour rapide.

En contrepartie, les titres les plus doux sont les plus faibles ("Forever", "The Spirit Will Remain"), mais comment rivaliser avec la dizaine d’autres, issus d’un Power pur jus dopé aux hormones et raflant tous les lauriers sans en laisser une miette ? Alors oui, malgré tout, comme pour beaucoup d’entre vous, c’est "Mandrake" qui finalement avait déjà volé la vedette trois ans auparavant, en mettant une barre tellement haute qu’il fut impossible de la frôler de nouveau. Mais avec EDGUY, il y a autant d’albums que d’ambiances explorées, et le quintet peut se targuer d’avoir ratissé un panel extrêmement large de Metalleux. Rares sont ceux que j’ai entendu dire que "EDGUY c’est de la soupe chantée par une voix de crécelle". Personne à vrai dire. Et à titre personnel, "Hellfire Club", avant d’être une référence déjà périmée de la pop-culture propulsée par Stranger Things mettant une énième fois METALLICA sur le devant de la scène, ça restera un album de Power. Et quel album putain.

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Down To The Devil", "Under The Moon", "Rise Of The Morning Glory"... Désolé Papa !