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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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DIMMU BORGIR - Puritanical Euphoric Misanthropia (2001)
Par MEFISTO le 8 Avril 2015          Consultée 11721 fois

"Spiritual Black Dimension" marquait la fin d'une époque pour DIMMU BORGIR, celle du Black Sympho à fanfare en boîte qui a déclenché un déluge de passion chez moi et des millions de fans. C'était aussi la fin du 20e siècle et, comme chez plusieurs groupes et par pure coïncidence, cela a libéré quelque chose chez les Norvégiens. Après une tournée soulignant son succès précoce qu'il immortalisera sur un live, le grand DIMMU est de retour en studio et sortira, en mars 2001, l'album qui deviendra le plus violent de sa disco.

Vous voyez ces barbelés déchirant l'épiderme du tronc féminin sur la pochette ? Eh bien, c'est l'image parfaite pour décrire "Puritanical Euphoric Misanthropia" : acéré et sanglant, froid et sec comme la mort. Le diable qui sort de l'inédite boîte à fanfare a les dents coupantes et le regard menaçant. C'est un peu le "Midian" de DIMMU, une œuvre sans concession, mais sans trop de guimauve non plus, ce que les Norvégiens nous offriront à partir de 2007. Ça, c'est une autre mauvaise histoire.

Donc, si on débutait avec le personnel en place, car non seulement DIMMU affûtera-t-il ses guitares, mais il alourdira son Black Sympho. Et ça, c'est grâce à de nouveaux joueurs qui brouilleront les cartes et traceront le chemin de la modernité qui définira l'identité du groupe. Shagrath, Mustis et Silenoz, trio cimentant l'esprit de DIMMU, sont désormais rejoints par Galder d'OLD MAN'S CHILD à la guitare et par le mastodonte Nicholas Barker derrière les fûts. Et qui tient la basse ? Nul autre que M. Splendide Voix Claire, Vortex, qui avait charmé nos enclumes et nos étriers sur "Spiritual Black Dimension". Ses interventions sont encore une fois bénies sur "Puritanical" et injectent de rares éclaircies dans ce maelstrom pas du tout sympathique, cette déferlante de béton armé lézardée seulement par les musiciens classiques et leurs magnifiques cordes.

Eh oui, DIMMU se paie pour la première fois les services d'un orchestre maison pour sublimer ses compositions. Ils sont treize, chiffre chanceux, à s'élancer sur l'album et, avec raison, ils offriront quelques-uns des passages les plus notables. Il est révolu le temps où DIMMU simulait des atmosphères grandiloquentes ! Ce nouvel ajout organique viendra complètement bouleverser la façon de créer des Norvégiens, qui peuvent aussi compter sur un batteur qui assassine carrément son instrument ; Barker cogne fort et insuffle à "Puritanical" une énergie malsaine qui fera sa renommée. Tout est en place pour une tuerie.

Quand je songe à ce disque aujourd'hui, après une cinquantaine d'écoutes, deux éléments me viennent en tête : l'ambiance agressive et le jeu écrasant de Nicholas. Les synthés et autres diversions viennent en troisième, même si, pour plusieurs, les cordes du petit ensemble sur des pièces comme "Hybrid Stigmata – The Apostasy", IndoctriNation" ou "Sympozium" resteront la vedette incontestée de l'album. Je suis à moitié d'accord, pour une raison bien simple : "Puritcanic Euphoric Misanthropia" est une corde qui vous serre la gorge jusqu'à ce que votre vision devienne trouble et que les sueurs froides vous transpercent. Je le redis, il est loin le temps où DIMMU essayait de nous effrayer avec ses airs maléfiques ou ses synthés impériaux. La recette est maintenant plus directe, avec des ingrédients différents qui vous brûlent les papilles et vous déflagrent les tympans.

Cela est en grand partie explicable par le travail en studio. La production est épurée malgré les ajouts orchestraux, on a gardé le strict minimum pour nous assécher la gueule. Oui, le son de "Puritanical", signé Fredrik Nordström est aride, se marie parfaitement avec le jeu précis des Norvégiens et tranche radicalement avec la production plus ample et hollywoodienne (pour l'époque) de Peter Tägtgren sur "Spiritual Black Dimension" et "Enthrone Darkness Triumphant". Autre point à se rappeler en songeant à cette sortie émérite de 2001.

Mais, s'il passionne avec toutes ces qualités, "Puritanical" tombe un brin sur les nerfs en raison de sa façade abrupte. Il m'a toujours intimidé plus que les autres disques de DIMMU, de sorte que tout en lui vouant un très grand respect, il me donne moins envie de plonger sans modération. Une seule écoute secoue tellement qu'elle est suffisante et ne provoque pas nécessairement un goût de revenez-y illico.

Heureusement par contre que des instrumentales ont été placées au début et à la fin pour isoler cette colère dans un cocon rendu moins grisâtre, car on en aurait pris pour notre rhume… D'ailleurs, "Fear And Wonder" demeure mon instru' métallique préférée ; elle résume en 2:48 toutes les émotions vécues dans une épopée, de la bravoure à la tristesse, de la colère à l'extase. Un court, mais ardent moment, qui, attention, ne représente pas nécessairement les thématiques exploitées ni l'esprit du disque.

En vérité je vous le dis, "Puritanical" est dérangeant sur tous les fronts et ne souffre pas de terribles défauts sinon son opacité. La preuve que je ne me goure pas : le suivant sera des plus éclatés et permettra à DIMMU BORGIR de devenir un monstre sacré du Black Sympho.

Un immense 4 qui est si boursoufflé que… enfin, vous avez compris : il va exploser et vous salir de sa chair surchauffée par les attaques en règle de ce disque trop parfait pour l'être réellement…

Podium : (or) "Fear And Wonder", (argent) "Sympozium", (bronze) "IndoctriNation".

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   (2 chroniques)



- Shagrath (chant)
- Silenoz (guitare)
- Galder (guitare solo)
- Vortex (basse, chant clair)
- Mustis (claviers, piano)
- Nicholas Barker (batterie)


1. Fear And Wonder
2. Blessings Upon The Throne Of Tyranny
3. Kings Of The Carnival Creation
4. Hybrid Stigmata - The Apostasy
5. Architecture Of A Genocidal Nature
6. Puritania
7. Indoctrination
8. The Maelstrom Mephisto
9. Absolute Sole Right
10. Sympozium
11. Perfection Or Vanity
12. Burn In Hell (twisted Sister) - Bonus



             



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