Bon, il n’y a pas que Joe Comeau à s’être barré d’ANNIHILATOR, mais à peu près tous les musiciens. C’est encore une formation complètement inédite qui revient sur ce nouvel album et bien entendu, on attend avec une certaine impatience de découvrir la prestation de Dave Padden, le nouveau chanteur. Mais avant ça, on découvre une pochette qui renoue avec l’imagerie d’Alice, mais cette fois-ci, nous la découvrons en ado gothique qui s’amuse à casser ses anciens jouets. Je veux bien qu’ils soient possédés, mais quand même !

Alors, avant toute chose… Messieurs les Thrashers, arrêtez de faire des ballades. Surtout quand vous ne savez pas en faire. Oui, vous allez me dire, METALLICA y est bien arrivé et… Et quoi ? La chance du débutant, vous connaissez ? Parce que là, le père Waters, il n’en pond pas une, mais deux, le saligaud ! Et c’est mièèèèèèèèèèèèèèèèèvre bordel. Au moins, SLAYER dirait « je sucerai la moelle de tes os et ferai un abat-jour avec ta peau », mais là, sérieux, quoi… Je me souviens d’une interview dans laquelle Waters disait qu’il proposait des ballades à Padden et que ce dernier lui disait systématiquement qu’il ne voulait pas chanter ces titres. Ben franchement, s’il avait eu le courage de dire non pour "The One" et "Holding On", je n’aurai peut-être pas eu ces fou-rires, mais au moins Waters n’aurait pas plombé cet album. Soit il aurait pu s’en abstenir (ce qui aurait raccourci un album un peu long), soit il aurait pu les pimenter, mais en l’état, non. En tout cas, ça ne passe pas avec moi (ouais, dixit le fan de HEART. Mais avec HEART, je m’attends à des ballades cul-cul la praline, ce que je n’ose pas imaginer avec ANNIHILATOR).

Et j’avoue que le title-track ne m’emballe pas plus que ça. Il met un peu trop de temps à en venir au fait et il donne surtout l’impression qu’il est conçu comme une vitrine pour mettre en avant les capacités vocales de Padden. Mais n’aurait-il pas été plus judicieux de les dévoiler petit à petit, comme cela a été fait avec Comeau. Parce que bon, quelques passages plus « Poppy » ne sont pas gênants, mais ils ne collent pas forcément. Le morceau ne nous met pas dans l’ambiance de l’album, "Dr Psycho", plus ambitieux, y arrive mieux, avec un son grinçant qui dérape sur un riff qui agresse bien comme il faut.

Et on sent également que le père Waters n’est pas forcément très inspiré. Il se recycle (bon, ça, ce n’est pas nouveau, il lui est même arrivé de pousser le bouchon un peu loin, comme sur "Criteria For A Black Widow", mais en même temps, c’était un peu voulu), il recycle aussi un peu les idées des autres. Pas de ses musiciens. Des autres groupes. Ce n’est pas très nouveau non plus (cf "Carnival Diablos"). Ici, il nous tente du SLAYER like ("Demon Dance"), il semble récupérer le riffing du HELLOWEEN des origines ("Rage Absolute") et puis voilà quoi. L’album se passe. Gentiment presque. Après "All For You" n’est pas forcément un mauvais album, mais disons qu’il porte un costard trop grand pour lui et qu’il n’est pas toujours très crédible sur la longueur. Tant mieux pour ceux qui aiment ce disque, mais ANNIHILATOR fera beaucoup mieux avec Padden.