C'est quand même incroyable de penser que WINDIR ait marqué autant son époque avec si peu d'albums. Tant d'attention pour si peu de « matériel ». Pas si peu de contenu toutefois. Chacun de ses albums est ainsi devenu un mini-culte, un objet de décortications intenses, de comparaisons, de thèses métalliques. Paraît-il qu'on pourra obtenir son post-doctorat ès WINDIR bientôt... Comme quoi ce Viking, plus Black sympho/atmo que Viking si vous voulez mon avis, aura su attirer l'attention et marquer une génération. Et il y a de quoi !

Ce "1184" se retrouve entre ses deux frères. L'aîné et adoré "Arntor", de qui il dépend amplement pour son côté « raw », folk (superbes instruments et bidouillages atmos), guerrier, et le cadet, "Likverd", plus Black Sympho et Mélo, plus mature, dépourvu de cette agressivité juvénile qui caractérise et charme autant chez ses deux plus jeunes frérots.

L'enfant du milieu est souvent le négligé, surtout à long terme car il se perd dans les défauts des deux autres et se complaît dans la fusion de leurs qualités. C'est exactement ce qui se passe encore aujourd'hui avec "1184", un album qui me parle pour la somme de tout ce que j'ai énuméré grâce à mes savantes métaphores familiales. Je trouve "Arntor" presque parfait mais trop brut, alors que "Likverd" me laisse sur ma faim à cause de son austérité parfaite.

"1184" et ses claviers kitsch rappelant les montagnes enneigées, la mélancolie de ses ambiances, la puissance de ses grattes, représente un excellent compromis. Mais bon, la note parfaite n'existant que très rarement chez moi, au grand plaisir de mes confrères ayant du gallon, je me contente d'un petit 4,5/5.