La première fois que j’ai écouté un morceau de FREEDOM CALL, ce fut par pur hasard et sans même le savoir. Je connaissais mes premiers émois métalliques, je venais de découvrir RHAPSODY et je téléchargeais allègrement des mp3 en pagaille pour en écouter toujours plus (les enfants, ne le faites pas chez vous, c’est dangereux). On l’a tous fait, je ne vous apprends rien. Vous vous souvenez peut-être de l’époque où on tombait parfois sur des morceaux mal nommés, et on se retrouvait parfois avec quelque chose de très différent de ce qu’on cherchait au départ ? Eh bien, c’est comme ça que j’ai rencontré FREEDOM CALL. Je cherchais des morceaux de RHAPSODY, et je me suis retrouvé avec « Rise Up » et « Palace Of Fantasy ».
Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter ma vie tout au long de cette chronique. Le côté amusant de cette anecdote, qui va me permettre d’embrayer sur ma chronique proprement dite, c’est que dans un premier temps, je ne me suis pas rendu compte que ces deux morceaux n’étaient pas de RHAPSODY (j’étais encore un novice). Finalement, je me suis aperçu que le chant était différent, donc puisque c’était pas Fabio, c’était pas RHAPSO. Logique.

Lorsque je suis tombé sur Crystal Empire quelques mois plus tard, j’ai reconnu ces deux morceaux et la révélation est arrivée : c’était donc FREEDOM CALL ! A l’écoute de l’album dans son intégralité, ma confusion m’apparut sous un jour nouveau : ce groupe était diablement proche des Italiens amoureux des dragons ! Un petit coup de speed à l’allemande façon HELLOWEEN/GAMMA RAY pour relever le cocktail, et un côté joyeux et optimiste qui donne l’impression que des Bisounours se sont mis au speed (métal ou pas d’ailleurs), et vous pouvez en gros imaginer, si vous ne connaissez pas le groupe, à quoi ressemble sa musique.

Concrètement, FREEDOM CALL c’est surtout du speed mélodique entraînant et accrocheur, pour peu qu’on ne soit pas allergique au « happy métal », pas très original il est vrai, mais efficace. C’est bien simple, sur les 11 titres, tous sont des hymnes, si on excepte l’intro. On va du plus classique (« Rise Up ») aux morceaux plus élaborés (« The Quest », qui débute comme une ballade avec une magnifique intro au piano avant de décoller en puissance). Des titres très calibrés, mais bien ficelés, ce qui ne laissent pas le temps de s’ennuyer sur les cinquante minutes de l’album, qui bénéficient de surcroît d’une production des plus honnêtes : le son est clair, puissant, même s’il manque parfois un peu de relief (mais j’ai l’impression que c’est un reproche qu’on peut faire à la majorité des albums du genre à l’époque, une production équilibrée mais souvent un peu lisse). Le point noir en ce qui me concerne, c’est le chant de Chris Bay. Bien sûr, il chante juste, avec ce qu’il faut de puissance, mais d’une part il n’a pas de « personnalité vocale », là encore, comme beaucoup de chanteurs du genre qui s’appliquent tant et plus à imiter Kiske, Chris Bay lui tente la ressemblance avec Andre Matos. D’autre part, d'un point de vue plus personnel, je n’aime pas son timbre de voix(alors, étangement, que j'aime bien celle de Matos, disons que je préfère l'original à la copie).

Crystal Empire est donc un album honnête. Tout amateur de speed métal pourra y trouver son compte, à condition de ne pas chercher à tout prix la nouveauté. Soyons clairs : FREEDOM CALL est un groupe de seconde zone, sans réelle personnalité, mais qui fait du bon boulot. Crystal Empire n’est pas un album devant lequel on va s’extasier, mais il pourra faire passer un bon moment de temps en temps. Et c’est déjà pas si mal, non ?