L’arrivée de Horgh (IMMORTAL) à la place de Lars Szöke derrière les fûts allait forcément redynamiser la musique de HYPOCRISY. Le batteur va apporter une assise, une amplitude rythmique des plus intéressantes, qui va littéralement doper le son du groupe de Peter Tägtgren. Ce dernier ne va pas se tromper et va apporter une virulence à sa musique jusqu’alors inédite. Bien sûr, on pourra objecter que les débuts de la formation n’étaient pas des plus mélodiques et que l’on retrouve toujours une bonne dose de violence dans chaque album, même dans l’éponyme qui s’avère pourtant le plus accessible de tous.

Mais ici, elle se fait dans une fluidité inédite, à l’image de "Warpath" ou de "Scrutinized", tout en puissance, habité par le martèlement incessant de Horgh et l’intelligence d’écriture des musiciens. Ici, le groupe va marier la brutalité inhérente au Death avec ses aspects les plus mélodiques, sans forcément passer d’un extrême à l’autre comme on a l’habitude avec HYPOCRISY. Ici, tout est une question d’équilibre au sein de chaque morceau, parfois simplement traduit par un clavier pertinent qui s’invite au milieu des déflagrations pour nous mener ailleurs ("Warpath" encore).

S’il est difficile de passer sous silence l’arrivée de Horgh qui est une attraction à lui tout seul, il ne faut pas oublier d’évoquer l’arrivée de Andreas Holma à la seconde guitare. Cela va apporter une densité à ce disque absolument jouissive. Forcément, le son est différent de celui des dernières productions, le groupe évolue encore, se réinvente totalement sur ce "Virus" apocalyptique à souhait, avec la production qui va bien avec (Abyss Studios of course).

Bref, vous l’avez compris, "Virus" figure sans problème dans le tiercé des meilleurs albums du groupe, en compagnie de "Abducted" et de l’éponyme (ce qui n’engage évidemment que moi) et c’est probablement la dernière fois qu’HYPOCRISY va procurer un tel frisson, qu’il va se montrer aussi implacable et juste. Surtout, après cet album, la formation va se faire de plus en plus rare, cassant complètement le rythme des sorties jusqu’alors très rapprochées les unes des autres. PAIN étant à ce moment plus bankable…