Quand on voit le mot « Alive » sur un disque de KISS, ça met tout de suite en appétit. Il y a une promesse (pas toujours tenue, on en parlera un autre jour) là derrière, l’assurance de passer un bon moment et forcément, il y a une attente qui en découle. Sorti dans la foulée de l’excellent "Love Gun", ce deuxième volet des aventures live du Bisou doit faire aussi bien que le premier, le mythique "Alive!", tout en faisant honneur au dernier opus studio.

Et comme l’indique la tronche de Gene Simmons sur la pochette, on n’est pas là pour rigoler. Enfin, si, KISS, c’est avant tout de l’entertainment, du fun pour parler comme dans les années 80. Mais sur scène, KISS, c’est aussi une machine de guerre, un groupe qui se donne, un groupe qui voit le public lui manger dans la main. L’ambiance qui s’en dégage est excellente et surtout, elle est communicative. Vous voyez le premier Live, sorti deux ans plus tôt ? On y est complètement, au point où les musiciens sont parfois couverts par les fans qui s’époumonent à crier jusqu’à la rupture d’anévrisme.

Le son est brouillon, sale. Et c’est tant mieux, cela permet à KISS d’être moins consensuel. Ace commet des erreurs et s’improvise boulanger sur certains soli ? C’est plus authentique. Et finalement, avec la setlist qui est proposée, ils pourraient improviser la chanson de Casimir au milieu de "Beth", on serait toujours aussi excité (euh… ouais, toutes proportions gardées !). Il n’y a que des classiques, sublimés par la scène. Vas-y que je balance du "God Of Thunder", titanesque, vas-y que je t’écrase la tronche avec "I Stole Your Love", vas-y que je t’achève d’entrée de jeu avec "Detroit Rock City". Joie.

Mais il y a un défaut majeur sur ce double-Live. Les cinq derniers morceaux, qui sont des prises studio, des inédits, qui n’apportent strictement rien à l’ensemble. Pire, ça plombe le tout après un "Shout It Out Loud" jouissif à souhait. Il n’y a guère que "Rocket Ride" à provoquer un réel émoi. C’est le seul titre sur lequel a planché Ace Frehley et sur lequel il a joué. Le mec, il est cramé. Trop d’alcool, trop de drogues, il perd pied, mais à la composition, il conserve bon nombre de ses qualités, sa fougue et sa façon de ne pas appréhender le Rock’N’Roll de la même façon que ses comparses. C’est peut-être pour cela que son album solo de 1978 sera le plus intéressant des quatre.

S’il n’y avait pas eu ces cinq titres studio, cela aurait été le carton plein. Mais là, l’inutile s’invite à la fête et l’ambiance retombe d’un coup. C’est dommage, franchement dommage. Mais KISS ne démérite pas toutefois sur la partie live, qui sonne bien plus authentique et sincère que sur le premier "Alive!", avec un groupe qui, bien qu’il soit sur les rotules, se donne jusqu’à en cracher ses poumons.