La pochette de "Youthanasia" n’est, de prime abord, pas franchement compatible avec l’image que l’on se fait de MEGADETH. Tous ces bébés mis à sécher, ça marque les esprits, mais le feu nucléaire semble très, très loin. Après, elle est plutôt bien réalisée et surtout, elle est marquante. On s’en souvient, et parfois mieux que certains titres émaillant cet album.

Allez, ne soyons pas mauvaise langue. En France, nous nous souviendrons toujours de "Youthanasia" car il est l’opus de MEGADETH qui contient "A Tout le Monde", chanson qui possède un refrain dans la langue de Molière et forcément, cette petite marque d’attention, ça marque. Et pour ne rien gâcher, cette power ballad est plutôt sympathique, même si je lui préférerai toujours un titre comme "Foreclosure Of A Dream".

Après, si "Youthanasia" ne devait tenir que sur "A Tout le Monde", nous n’irions pas loin. Et ça commence même très bien avec "Reckoning Day", "Train Of Consequences" et "Addicted To Chaos". Ou grosso modo les mètres étalons qui ont servi à façonner ce disque. En effet, le problème de cet album réside dans la répétition des riffs. La détestable impression d’écouter toujours la même chanson se fait vite ressentir et cela plombe tous les efforts faits par Mustaine et sa bande qui, précisons-le, est restée inchangée depuis "Rust In Peace".

"Countdown To Extinction" avait redéfini le discours mélodique de MEGADETH, ce qui n’avait pas plus à tout le monde. Avec "Youthanasia", non seulement le groupe va plus loin dans la démarche en gommant une grande part de son agressivité naturelle et en allégeant encore la formule. Le Heavy Metal proposé ici est franchement inoffensif. Si l’on arrive à se laisser prendre au jeu sur les premiers morceaux, "Blood Of Heroes" ou encore "Victory", tout n’est pas très folichon sur "Youthanasia" : les refrains manquent souvent de substance, ils sont répétés comme si Mustaine n’avait pas d’idées pour les enrichir, les riffs deviennent banals par force de répétition.

Au moins le chant de Mustaine deviendrait presque agréable dites donc ! Heureusement, parce que s’il chantait sur "Youthanasia" comme sur "Countdown Of Extinction" ou "Rust In Peace", cela sonnerait de façon plus sale, mais cela ne fonctionnerait pas forcément mieux. "Youthanasia" est un album plutôt mou du genou en définitive, et qui surtout ne tient pas les promesses qui ont été faites sur les quatre premiers morceaux qui sont au final de la poudre aux yeux. Mais si tout le disque avait été de la poudre aux yeux de cette qualité, on aurait tenu un des meilleurs albums du ‘DETH.