Que dire de ce "Christ Illusion" qui n’est pas déjà été dit ? Beaucoup se sont attardés sur le retour de Dave Lombardo sans souligner l’importance qu’a eu, mine de rien, Paul Bostaph. Saluons un peu ce dernier : remplacer Lombardo, c’était tout sauf la chose la plus facile à faire, face à un public pas forcément réputé pour son ouverture d’esprit. Mais le mec avait tenu le choc. Il ne jouait pas comme son illustre prédécesseur, mais il a su apporter une bonne base rythmique. D’ailleurs, son absence n’est pas ce qui va sauver les meubles ici.

La pochette est marquante. L’originale en tout cas. Larry Carroll faisait un excellent taf avec SLAYER. On aime ou on n’aime pas son style, mais c’est marquant. Et c’est peut-être bien ce qu’il y a de mieux sur ce disque d’ailleurs. Ce genre de jaquette, on s’en souvient. C’est suffisamment irrévérencieux pour faire se signer votre mamie un soir de Noël et suffisamment arty pour intriguer les amateurs d’art graphique. Sur ce point SLAYER est grand.

Bon, il faut bien évoquer la musique à moment donné… "Christ Illusion", c’est du réchauffé. Les roulements de toms de Lombardo n’y changeront rien. Vous pouvez réunir un line-up mythique, mais si l’équipe créatrice est séchée, cela ne sert à rien. Et c’est exactement ce qui arrive au groupe. Ce n’est pas nul, mais c’est totalement stéréotypé sur ce qui a été fait avant, le génie en moins. Et là, ça fait toute la différence. Hanneman et King sont aux fraises et ils bourrinent souvent sans vraiment chercher plus loin que le bout de leurs riffs.

Après, ce n’est pas mauvais. Mais imaginez que vous allez dans un restaurant italien à la carte qui vous saliver. Vous vous commandez des pâtes à la truffe et à la place vous recevez des spaghetti à la bolognaise. Ben "Christ Illusion", c’est à peu prêt ça. Vous attendez, la serviette accrochée autour du coup, vous salivez par avance et vous tombez sur un truc trop classique. Rien du niveau de "South Of Heaven" ou de "Seasons In The Abyss".

"Christ Illusion" porte assez bien son nom vu que c’est de la poudre aux yeux. Pas mauvais, mais carrément pas au niveau de toutes les attentes placées en lui.