Que le monde est cruel avec "Force Of Habit" ! Alors, oui, EXODUS est surtout connu pour avoir été la première formation de Kirk Hammett (METALLICA) ou le groupe dans lequel Gary HOLT (SLAYER) a fait ses pentatoniques. Une bonne classe prépa en somme, où on s’emmerde un peu mais c’est pour mieux faire partie de l’élite de la nation par la suite, si vous voyez ce que je veux dire. Zetro Souza est plutôt un tâcheron du micro, même s’il possède pourtant ses fans, qui feraient mieux au passage de se nettoyer les cages à miel à l’occasion. Et pourtant… Pourtant, les Californiens possèdent ce petit charme de Série Z (comme Zetro) qui n’est pas pour me déplaire.

Alors quand ils décident de ralentir la sauce comme tous (ou presque) les Thrashers de l’époque (cf. "Countdown To Extinction", "Sound Of White Noise" ou le "Black Album"), je trouve pour ma part qu’ils s’en sortent avec les honneurs. En faisant de la sorte et en se tournant vers un Groove Metal, ils nous invitent à mieux profiter de la science du riff de la paire Holt/Hunolt (ceci n’est pas une faute de frappe), impeccables ici ("When It Rains, It Pours"). Même le braillard de service, en se posant un peu plus plutôt que de cavaler derrière le rythme galopant des rythmiques estampillées "Bay Area", parvient presque à m’aguicher.

"Thorn In My Side", "My, Myself & I", "Count Your Blessings" ou plus encore les mid-tempi costauds que sont "One Foot In The Grave" ou "Good Day To Die", sont de très bons morceaux, plus que solides. En parlant de ce dernier, c’est lui qui m’avait ouvert les portes d’EXODUS lorsque le clip passait régulièrement sur MTV dans l’émission « Headbanger’s Ball ». Cette petite intro acoustique est depuis restée accrochée quelque part dans mon cerveau malade et y restera jusqu’à la fin de mes jours probablement.

Alors oui, il y a quelques nullités sur la galette, à commencer par l’infâmante "Bitch", simplement nullissime, ou la (bien trop) longue "Architect Of Pain". Mais dans l’ensemble, le TRUC se tient, et se tient bien. Je ne peux donc que m’insurger devant le manque de considération de mes néanmoins estimés collègues pour cette belle pièce de Metôl de 1992, malgré une durée au demeurant un brin abusive pour mériter mieux que ce 3,5/5.