Symphony X m’a totalement bluffé avec ce « Paradis Perdu ». N’étant pas spécialement fan de progressif, cet opus m’a conquis par ses compos plus directes qu’à l’accoutumée. La démarche est audacieuse et va inévitablement entraîner la désertion de certains fans… et l’arrivée de nouveaux ! Je connaissais le Symphony X de « Divine Wings Of Tragedy » et « Twilight In Olympus » et j’avais lâché l’affaire peu de temps après (ça fait 8 ans quand même !). Et je dois reconnaître que cette agressivité, ces titres directs et cette évolution m’ont donné envie de me replonger dans la discographie des américains.

A présent que j’ai rattrapé mon retard avec « V » et « The Odyssey », force est de constater que l’évolution est cohérente : Symphony X ne s’endort pas sur ses lauriers et propose des ouvertures musicales d’album en album. Alors, bien sûr, 5 ans entre deux opus, ça compte et ici, la rupture peut paraître brutale : elle n’en est à mes yeux que plus savoureuse. D’ailleurs, la brèche est accentuée par ce son jamais entendu auparavant sur un album des américains.

Quant aux titres en eux-mêmes, il y a bien sûr cette volonté de rendre les morceaux plus compacts (je trouve que c’est l’un de leurs albums les plus accessibles), avec des refrains plus « classiques » mais sans perdre en crédibilité, en efficacité et en identité… si, si ! Pinnella est certes en retrait sur cet opus mais l’ensemble étant plus direct, moins « évaporé », cela n’est pas dérangeant. Romeo est excellent comme à son habitude. Mais c’est vraiment Allen qui brille (comment ça, qui « braille » ?) par une mue vocale impressionnante, même si on le retrouve charmeur et plein de feeling sur le morceau titre par exemple. Attention, cela ne signifie pas que l’émotion est absente des autres morceaux car aucun album de Symphony X n’a jamais sonné aussi sombre et lourd (mais jamais froid, n’en déplaise à certains) et le magnifique artwork nous aide à plonger dans cette dantesque bataille entre anges et démons.

En bref, un très grand album et la joie personnelle d’avoir redécouvert un groupe brillant que j’avais injustement mis à l’index pendant de nombreuses années…