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DEATH METAL  |  STUDIO

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NILE - Ithyphallic (2007)
Par EPSILON le 11 Juillet 2007          Consultée 13499 fois

S'il est bien un groupe qui a réussi son petit bonhomme de chemin ainsi qu'à se tailler une grande réputation dans ce milieu plutôt fermé qu'est le brutal death metal, NILE en est le parfait exemple. En effet parmi tous les adorateurs de metal en général, qui n'a jamais entendu parler de cet étrange groupe aux premiers abords ? Il est vrai que jouer une musique violente, inspirée de mythologie égyptienne où le brutal death et les instruments égyptiens s'accordent dans un mélange exemplaire ainsi que des invocations balancées en plein milieu d'un morceau ça surprend, ou du moins ça interpelle. Ce sont quelques-uns des grands ensembles qui ont donné à NILE son originalité, et malheureusement aussi c'est ce qui s'est perdu au fil des derniers albums. En effet, on peut remarquer qu'à partir de Annihilation Of The Wicked, toutes ces petites ambiances sont passées beaucoup plus en arrière plan, le premier étant pris par une musique des plus brutales et surtout des plus véloces. Cela n'est pas forcément un défaut en soi : NILE a toujours tiré une grande partie de sa reconnaissance de par sa technicité remarquable, mais ces ambiances ont surtout contribué à l'envoûtement produit par ce groupe mythique et aussi - il faut le dire - ouvert à un certain public. Le brutal death qui ne semblait dans ces moments plus aucunement de la musique ultra brutale et sans âme mais de la musique très brutale "édulcorée" si je puis dire par des ambiances égyptiennes ... ainsi que des textes plutôt recherchés montraient que le brutal death pouvait être une musique toute aussi intéressante qu'une autre malgré cette barrière brutale.

A la première écoute de Ithyphallic, j'ai tout d'abord ressenti une profonde déception. J'ai eu cette impression de retomber sur Annihilation Of The Wicked qui m'avait assez déçu de par un ensemble misant uniquement sur le côté bourrin de NILE. Mais comme vous le savez, la musique c'est subjectif : là où je veux en venir, c'est qu'Ithyphallic m'a rappelé l'album précédemment cité. Alors oui, pendant cette première écoute, c'est d'une oreille que je l'ai écouté, et amère je vous le dis. Fin du disque, je suis passé sur autre chose. Si bien que j'ai complètement oublié cet album jusqu'au jour où je me suis dis : « Tiens, mais c'est vrai que je devais chroniquer le nouveau NILE, prêtons une nouvelle oreille à cette galette histoire de lui trouver tous ses défauts ! » Bon oui, c'est une drôle de façon d'aborder une chronique je l'avoue, mais disons qu'étant assez bon amateur du groupe, je l'avais sévère ce coup-ci ... si bien que j'en avais perdu tous mes moyens. Pour continuer la suite de cette petite histoire, je me remets à l'écoute de Ithyphallic, en y mettant tout mon intérêt si bien qu'au fil de mes écoutes j'ai commencé à apprivoiser l'album. C'est donc non sans mal que je suis rentré dedans, alors que je suis amateur du groupe depuis un bon moment.

C'est suite à une petite introduction égyptienne à consonnance plutôt guerrière que s'ouvre Ithyphallic, pour ensuite dans le même morceau enchaîner sur du bon gros NILE comme ils savent si bien le faire. La première impression, c'est tout d'abord le mixage de la batterie une fois de plus très en avant ainsi que la technique toujours aussi impressionnante. La double pédale et les blast-beats sont ahurissants ainsi que les roulements, vraiment impeccables. Oui, chez NILE, s'il y a un instrument vraiment mis en valeur, c'est bien la batterie : véritable arme de destruction massive, George Kollias prouve bien qu'il peut remplacer le grand Tony Laureano, l'album entier en fait la démonstration et je confirme qu'en live le Monsieur connait son affaire. Les guitares ne sont évidemment pas en reste mais en mettant de côté les nombreux soli et quelques passages ou les riffs se font bien entendre, les guitares restent tout de même légèrement en retrait (oui je pèse mes mots je sens que je vais m'attirer les foudres d'une horde de guitaristes ! ). Non je ne dis pas que les grattes sont mauvaises et qu'elles sont vraiment laissées en arrière plan évidemment, c'est une question de goût mais ça manque d'un peu de « pêche » de mon point de vue. Pour vous donnez une idée, les guitares sont surtout très expéditives et enchainent des techniques de hautes volées justement à grande vitesse, ce qui donne d'une certaine manière l'impression d'avoir un fond sonore en « fusion » : d'un côté, cela renforce l'aspect étouffant des thèmes égyptiens ... mais de l'autre, ça manque un peu de puissance. Davantage de guitares un peu plus « tranchantes », plus des gros riffs qui claquent, c'est un peu ce que je regrette chez NILE, mais ne vous inquiétez pas, il y en a un minimum. Une fois de plus c'est quelque chose de très subjectif, mais pour les guitares, disons que ça manque de patate et de discernement à mon goût, elles gagneraient beaucoup à être bien mises en avant.

Musicalement ça reste ultra compact. On note une production beaucoup plus claire que sur les précédents albums. Le son n'est plus extrêmement lourd, ce qui fait perdre en puissance mais gagner en clarté. C'est une bonne évolution, jamais NILE n'a eu d'album aussi bien produit. Le disque cependant est difficile d'accès : étrangement il m'aura fallu plusieurs écoutes pour commencer à l'apprécier, le déchiffrer et c'est le principal défaut d'Ithyphallic : on est face à un album qui met beaucoup de son talent au service de la brutalité, ça va très vite et l'ambiance en prend un coup mais surtout ça manque de gros morceaux. Oui on peut faire quelque chose de très brutal, qui va très vite et de techniquement irréprochable, mais si au final le morceau n'a pas un brin d'efficacité, on se retrouve face à quelque chose de plutôt lacunaire. Bon, je n'irais pas jusqu'à dire qu'Ithyphallic est un album sans âme, vide et où les morceaux frôlent l'insignifiance mais je dirais que ça manque d'émotion, de morceaux qui captent vraiment l'attention. Cependant certains titres se démarquent tout de même comme « As He Creates So He Destroys », « Eat Of The Dead » « The Essential Salts » et sa fin envoûtante et surtout « Even The Gods Must Die » qui rappelle l'excellent In Their Darkened Shrines ... Second regret, les ambiances égyptiennes, qui comme je le disais précédemment sont laissées en retrait au profit d'une musique toujours aussi brutale mais qui malheureusement fait perdre beaucoup de son charme à NILE. « The Infinity Of Stone » est quand même présent pour calmer les ardeurs de la brutalité et nous offrir un moment de répit appréciable, mais c'est un peu léger comme morceau à "ambiance". Aussi, je tiens à préciser que chez NILE, ce n'est pas que de l'ambiance que l'on attend bien sûr : le groupe à toujours été très brutal, mais il est clair que celle-ci s'évapore au fil des albums, les deux derniers albums le confirment.

NILE sous son nouveau label Nuclear Blast nous fait découvrir un nouvel album qui dans l'ensemble est plutôt réussi. Même si - comme je l'ai déjà dit- il n'atteint pas le niveau de l'illustre In Their Darkened Shrines, il se situe selon moi au dessus d'Annihilation Of The Wicked. Cependant, je dois avouer que j'ai été assez troublé à l'écoute d'Ithyphallic, et il m'aura fallu plusieurs écoutes avant d'apprécier cet album à sa juste valeur. Plusieurs raisons peuvent être évoquées : une lassitude du groupe principalement, mais aussi le manque d'utilisation du thème égyptien qui faisait tout le charme de NILE ... enfin bon, une fois de plus c'est du ressenti. Si Ithyphallic fait remonter NILE dans mon estime par rapport au précédent album, j'en attends maintenant beaucoup plus pour le prochain opus. Ithyphallic n'est ni mauvais, ni moyen. C'est un bon album qui procure un réel plaisir d'écoute mais qui reste d'une certaine manière légèrement difficile d'approche. Pas pour le côté brutal de la musique, mais par le manque de morceaux assez convaincants. D'une certaine manière, on pourrait partager les amateurs de NILE en deux catégories : les amateurs de brutal death et ceux qui ont une grande affection pour le côté hypnotisant des ambiances égyptiennes. Les premiers devraient apprécier aisément, les seconds seront peut-être un peu plus déçus. Venant d'un groupe comme NILE, il est certain qu'on demande toujours mieux, mais seule l'écoute de Ithyphallic vous forgera un avis. Quant à moi, si NILE veut rester au sommet de sa pyramide, j'en invoque tous les dieux pour un grand retour d'ambiances égyptiennes et des morceaux plus convaincants, sinon ... direction les catacombes.

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   (2 chroniques)



- Karl Sanders (guitare, chant)
- Dallas Toler-wade (guitare, basse, chant)
- George Kollias (batterie, percussions)


1. What Can Be Safely Written
2. As He Creates So He Destroys
3. Ithyphallic
4. Papyrus Containing The Spell To Preserve Its Posse
5. Eat Of The Dead
6. Laying Fire Upon Apep
7. The Essential Salts
8. The Infinity Of Stone
9. The Language Of The Shadows
10. Even The Gods Must Die



             



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