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BLACK METAL ET AMBIENT  |  STUDIO

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- Style : Paysage D'hiver, Hermòðr, Aríht, Nemorensis

VINTERRIKET - Winterschatten (2003)
Par POSSOPO le 14 Septembre 2007          Consultée 8846 fois

J'ai longtemps hésité avant de choisir la bande originale de ce moment de déprime. Je suis d'humeur grise et je n'en expliquerai pas les raisons. Une impression d'abandon et une envie de protection dans la pire solitude misanthropique, afin de ne pas sombrer pour une énième fois dans le romantisme anémique qui me ronge. Misanthropie et romantisme, VINTERRIKET, la bande-son du désastre affectif !
Une discographie pléthorique et c'est un peu au hasard que je tombe sur "Winterschatten", en évitant tout de même le tout ambient à la "Lichtschleier". Il me faut un peu de haine black pour ne pas sombrer une énième fois dans le romantisme…je l'ai déjà dit.

"Winterschatten" représente admirablement mon envie de l'instant. Baigner dans une mélancolie noyée de sentimentalisme adolescent et d'idéalisme déchu. Opérer dans le même temps une guérison féroce par la haine et le mépris. Car si VINTERRIKET vit dans un monde désertique, enneigé et déshumanisé, il lui subsiste une âme. Une âme blessée qui hésite en permanence entre le suicide affectif, le rejet absolu de l'autre et la torture de celui qui aime et aime à se faire mal, l'interminable ressassement de la catastrophe amoureuse. Comme ça, vous en savez plus.

Sur cet album, deux parties que j'aurais voulues inversées. La première broye du black, la seconde n'est qu'atmosphères blanchâtres et ne revêt aucune fourrure animale. Hurler son ressentiment, son anthropophobie qui n'est que le fruit d'une unique personne, toute-puissante au sein de votre affect, pour ensuite retomber dans la neurasthénie couleur pourpre et tourment. "Schneesturm / Einbruch Der Weissen Dunkelheit" et "Winterschatten", deux pièces d'un black aride gavé de claviers misérables et omniprésents, une voix qui n'en est pas une, un cri lointain et mortifère, la rage du désespoir, la grande catharsis visant à exécrer ce qu'on a tant aimé, à mépriser tout le reste qui n'est alors que médiocrité abominable. Mais dès le troisième titre, ces lambeaux de colère disparaissent presque trop vite. Des claviers, toujours des claviers et le retour d'une souffrance maladive, impossible à extirper dans cet océan de désolation. Un océan de glace perpétuelle, mêlé d'une touche étrange de cosmique, un horizon absent, l'impression que tout ira de mal en pis.

VINTERRIKET ne m'aidera pas. Il me fait du mal et m'accompagne dans mon masochisme langoureux. Il ne m'aidera pas à évacuer ma peine avec hargne, les éléments black se sont trop rapidement volatilisés. Je pourrais à la rigueur m'accrocher au mystique de certains sons venus de l'espace mais leur texture manque de sérénité, elle n'est qu'un appel à la prise de substances toxiques à fin d'autodestruction mentale. Tout est encore à l'intérieur, le ressenti bouillonne toujours à une température polaire, il m'attaque l'estomac et me congèle le cerveau. Je ne me sens même plus la force de sortir quelques larmes salvatrices de ce corps qui garde tout, se refuse à la moindre extériorisation, s'autoalimente en vague à l'âme létal. Ce n'est plus de la tristesse, ce n'est pas de l'abattement, encore moins un simple découragement, pas un spleen poétique mais un immense bourdon douloureux qui refuse même de me piquer de son dard mortel, il préfère tourner autour de moi à l'infini et narguer mon calvaire émotionnel. Après tout, seule la mort pourrait abréger les souffrances des hyper affectifs incapables de relativiser leur attachement pathologique, leur sensibilité exacerbée et ingérable.
Mais non, VINTERRIKET, même lorsqu'il se fait un peu metal, n'est toujours qu'un interminable paysage, symbole ultime de la dépression…éternelle.

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- Christoph Ziegler (tout)


1. Schneesturm / Einbruch Der Weissen Dunkelheit
2. Winterschatten
3. Eisige Feuer
4. ...endlos Und Karg...
5. Verschneite Wälder
6. Das Ewige Eis



             



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