C’est l’histoire de quatre garçons qui se mettent au travail dans leur local, les cheveux ébouriffés, le majeur bien tendu, ils sont chargés d’électricité et font briller leurs guitares comme des lames de rasoir pour trancher la viande et étirer toute la chair. Assoiffée de sang, cette nouvelle génération dit non. Crucifix reversés, brandis comme des étendards, elle dit non à la religion, non au pouvoir, non à l’ordre établi. Non.

Son règne passera par le sang. Immigrants sud-américains en proie à la rigidité du système étasunien, ils vocifèrent comme des diables et montrent les crocs comme des grands et force est de constater que ça marche. Baignant dans une esthétique macabre et malsaine, ils mettent mal à l’aise l’opinion publique. Quelque peu éloigné des gimmicks satanico-débilo-juvénile, l’orchestre ouvre les livres d’histoire. Appuie là où ça fait mal, les souvenirs d’un douloureux passé en proie à la folie humaine engendrée par la lie de l’humanité ("Angel Of Death") autant que des flash d’une mémoire qui porte les stigmates d’une horreur indescriptible ("Necrophobic" / "Piece By Piece").

En 1986, SLAYER marquera d’une croix rouge sang, l’arrivée des ténèbres sur Terre. Tout est intense et sans pitié, sans règles, sans tabous. De la boucherie, de l’abattage de veaux, sinistres convives d’une joute sans merci du mal contre le bien. Mais les bienfaits de ce bain de jouissance sanguinaire ne sera que de courte durée. Il faut avouer, et avouons le une bonne fois pour toute, que les suivants auront bien du mal à surpasser toute la noirceur de cet opus si personnel et unique en son genre. Le début de la fin en somme.