Là, c’est facile : "Hell Awaits" est le meilleur SLAYER.

Et quand je dis que c’est le meilleur SLAYER, je vous parle d’un temps que les fans qui sont nés la semaine dernière ne peuvent pas connaître. Je vous parle d’un temps où l’on suivait en direct la sortie des premiers albums du groupe, les uns après les autres.

Or, "Hell Awaits" fut un cataclysme que même "Reign In Blood" l’année suivante ne parvint pas à dissiper, du moins aux yeux de certains fans. Alors oui, évidemment, dans la deuxième moitié des années 80 "Reign In Blood" circulait religieusement de main en main. C’était le disque qui faisait mal. Le disque qui effrayait. Mais pour les purs et durs, pour les forcenés, il y avait aussi l’album d’avant, plus rare, plus mystérieux, plus dangereux, presque mythique : "Hell Awaits".

Déjà cette pochette… Baroque, glaçante. Et puis bon, on parle tout de même de la plus formidable intro de tous les temps, tous disques et tous genres musicaux confondus. Plus de 3 mn grandioses, d’une puissance inouïe, viscérales, menaçantes, qui posent les fondements absolus du Thrash. METALLICA, MEGADETH… Ils ont tous couru après ça sans jamais pouvoir l’égaler.

Plus que la structure furieuse des chansons, c’est une ambiance qui est installée. A l’égal des plus grands du Thrash, SLAYER parvient par-delà la frénésie des riffs et les hurlements à distiller une atmosphère très spéciale, très bizarre. Quelque chose de grinçant et de tordu, de malsain… Un écho lointain d’une fanfare de l’enfer.

Alors bien sûr on peut toujours être tenté de pouffer et de rigoler. Les titres des chansons, le refrain à grosse voix de "Hell Awaits" qui ne fonctionne que si on le veut bien… Mais non : personne n’a envie de rire. Ce disque n’est pas drôle, c’est une agression permanente, un défi. SLAYER nous donne le choix : soit on flippe et on se cache dans un trou, soit on se jette dans la mêlée. Mais personne ne prendra le risque de se moquer.