Le second album de SONATA ARCTICA m’a fait passer par bon nombre de sentiments depuis sa sortie. Scotché par "Ecliptica" en 1999, disque qui continue aujourd’hui de me séduire à chaque écoute, j’attendais beaucoup (beaucoup) de son successeur. Des attentes qu’il n’a qu’en partie comblées. Même si l’enthousiasme m’a saisi durant les premiers mois : peu de disques ont autant tourné sur mon radio-CD d’adolescent que "Silence". Un enthousiasme généré par les morceaux les plus rapides de l’album, de "Weballergy" à "San Sebastian (Revisited)" en passant par "False News Travel Fast" et "Black Sheep".

Des titres pourtant moins explosifs que les speederies présentes sur "Ecliptica", mais dont les arrangements soignés et le souci de l’équilibre m’ont conquis de suite. La ballade "Tallulah" faisait aussi son petit effet avec cette histoire d’amour perdu, résonnant alors assez fort. En revanche, il m’avait fallu plus de temps pour apprivoiser la cruelle "Last Drop Falls" et la très puissante (très Power) "Wolf And Raven", qui montrait un visage plus agressif que le chatoyant SONATA ARCTICA n’avait encore jamais dévoilé. Et encore plus de temps pour saisir les subtilités de "The Power Of One".

Malgré tout, ces dizaines (centaines ?) d’heures d’écoute ont eu un effet variable sur mon appréciation des morceaux précités, au fil des ans. "False News Travel Fast" est redescendu d’un cran sur l’échelle de plaisir Sonatienne, ainsi que "Weballergy", morceaux qui manquent tous deux de relief, au final. Ce relief façon montagnes russes qui vallonnait "Ecliptica". De même que "Wolf And Raven" n’est jamais parvenu à me conquérir définitivement. Et je ne parle pas de "The End Of This Chapter", "Land Of The Free", "Sing In Silence" ou le totalement inutile instrumental "Revontulet" qui, eux, sont toujours restés au stade de l’écoute passive, sans provocation d’humeur. De quoi faire rentrer "Silence" dans le rang par rapport à d’autres œuvres du groupe, et notamment par rapport à son prédécesseur.