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POWER METAL  |  STUDIO

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STRATOVARIUS - Destiny (1998)
Par FREDOUILLE le 24 Septembre 2022          Consultée 3682 fois

Étonnamment, "Destiny" n'est pas le disque de STRATOVARIUS que je maîtrise le mieux (rassurez-vous, je le connais bien quand même !), n'y revenant finalement qu'occasionnellement par rapport à des disques tels que "Visions" et "Infinite" pour ne citer que ces deux-là. Il n'est clairement pas mon préféré non plus. Et puis il est très probable que "Destiny" souffre aussi de son positionnement entre deux des meilleurs albums des Finlandais, forcément ça le handicape un peu.

Car "Destiny" n'est pas un mauvais disque bien au contraire. Il est même plutôt très bon (plutôt une constante chez les Finlandais n'est-ce pas ?) puisqu'il possède quelques très bons titres qu'on pourra sans conteste faire figurer dans les classiques et/ou les compositions majeures du répertoire du groupe. On a déjà ce single qu'est "S.O.S." lequel est pas mal du tout, énergique et accrocheur comme il faut, avec des chœurs féminins (ou enfants ?), et qui est de mon point de vue de la trempe d'un "Hunting High And Low" (sans problème !). Il a pour particularité de posséder des tonalités un peu plus sombres. Des tonalités plus sombres qu'à l'accoutumée que l’on va d’ailleurs retrouver quasiment tout au long de l’album. Et c'est d'ailleurs une caractéristique/composante importante du disque.

"Destiny", l'album, pourra en effet se distinguer à la fois de son prédécesseur mais également de son successeur plus lumineux et nettement plus optimiste. Ici, ces ambiances et atmosphères plus sombres se ressentent à l'écoute des morceaux ("S.O.S.", "Destiny", "Years Go By", "Venus In The Morning" et ses jolis chœurs féminins). Et ce n'est in fine pas vraiment un hasard, puisque l'on sait que Timo Tolkki principal compositeur du groupe (faut-il encore le rappeler ?) était plutôt mal en point (en dépression même !) à l'époque de l’écriture des morceaux. Quand on sait que Timo Tolkki écrit en général ce qu'il ressent mentalement, on comprend par conséquent et plus aisément la tonalité et l'humeur des compositions. Même si nous sommes bien d'accord, nous ne sommes tout de même pas au niveau d'un MY DYING BRIDE (au hasard !) au niveau de la noirceur de la musique et des textes. Ça va de soi.

Alors oui, l'opener du disque, "Destiny", lui aussi possède quelques couleurs plus sombres ce qui ne l'empêche pas d'être sublime. À commencer par son introduction de toute beauté agrémentée de chœurs d'enfants (la mélodie est juste à tomber/très classe au final) avant que ne vienne résonner le son de batterie monstrueux de l'ami Jörg Michael. Bien évidemment, le 'son' STRATOVARIUS, si caractéristique, clair et pachydermique, est une nouvelle fois bel et bien présent ici avec cette production et mixage aux petits oignons réalisés aux Finnvox Studios par respectivement Timo Tolkki et Mikko Karmila. On ne change pas une équipe qui gagne !

Mais revenons en au morceau-titre qu'est "Destiny". Il est assurément la pièce maîtresse de l'album et sur laquelle on peut voir toute l'intelligence et la maestria de STRATOVARIUS à composer de longs titres. Et cela va devenir une habitude chez les Finlandais. Il y avait eu "Visions (Southern Cross)" sur l'album précédent, il y a désormais "Destiny" et ses dix minutes au compteur. Peut-on également parler de "Anthems Of The World" à l’introduction grandiloquente et ses presque dix minutes qui viennent ici clôturer l'album brillamment et sur des notes beaucoup plus orchestrales (je ne compte pas le bonus track qu’est "Cold Winter Nights", titre plus qu'honnête d'ailleurs et qui remet un peu de 'peps' sur la fin) ? "Anthems Of The World" annonce presque l'excellent titre qu'est "Infinity" qui figurera sur l’album suivant ("Infinite") et qui lui sera d'ailleurs supérieur. STRATOVARIUS démontre ici en tout cas son aisance à écrire de longues compositions. Il y excelle réellement, se montre particulièrement cohérent, efficace et tout simplement limpide dans les transitions. Le travail d’écriture est particulièrement soigné et réalisé avec minutie. Du grand art ? Bien sûr que oui !

À l'arrivée donc, on a avec "Destiny" une longue et très solide composition à la construction assurément progressive. "Destiny" alterne en effet et de façon claire, nette et précise (le pont est superbe et pourra même rappeler celui de "Kiss Of Judas"), les passages Speed où les guitares de Timo T. tout à la fois énergiques et mélodiques côtoient les claviers (types clavecin) de Jens J. avec une nouvelle fois beaucoup d'habileté, et les passages lents (type ballade mélancolique) sur lequel Timo Kotipelto est d'ailleurs fidèle à sa réputation : il se montre tout simplement excellent. "Destiny" est en tout cas le genre de composition qui vaut à elle seule l’achat de l'album.

Pour compléter le triptyque d'ouverture, on soulignera l'excellent et Speed "No Turning Back" (qui défouraille sec mine de rien avec des riffs bien agressifs et la rythmique est juste exceptionnelle), composition des plus mélodiques une fois de plus, des plus classiques et bien dans la tradition de STRATOVARIUS et sur laquelle Timo Tolkki et Jens Johansson s'en donnent une nouvelle fois à cœur joie avec des guitares et claviers absolument virevoltants. Des titres Speed de cet acabit, on en redemande tous les jours bien volontiers.

Et si je parle de triptyque c’est pour la simple et bonne raison que je considère les trois premières compositions de l’album comme incontournables et au-dessus du reste (c’est d’ailleurs un presque sans-faute !). La suite, et même si j’aime beaucoup "Anthems Of The World" qui comprend quelques très beaux passages de bravoure (avec encore de beaux soli et duels claviers/guitares), est un peu en deçà du reste. À commencer par "Rebel" qui affiche pourtant de belles velléités avec des accents néoclassiques prononcés mais je trouve le morceau pour le coup un brin convenu. Je lui préfère presque "Playing With Fire" qui pour le coup accroche davantage et possède des tonalités beaucoup plus légères.

Enfin, les ballades (plutôt tristes, mélancoliques voire même poignante pour "Years Go By") sont ici au nombre de trois ("4000 Rainy Nights", "Years Go By" et "Venus In The Morning" cette dernière possédant davantage d’attraits - ah ces beaux violons ! - même si elle ne vaut pas "Season Of Change"), ce qui me paraît un peu beaucoup de mon point de vue (trois ballades sur neuf titres quand même !) même si elles restent belles et de qualité. Elles cassent un peu la dynamique de l’album d’autant que les autres titres ("Destiny", "Anthems Of The World" possèdent aussi quelques passages lents et quelque peu mélancoliques).

"Destiny" reste malgré tout un très bon album de STRATOVARIUS, avec les ingrédients habituels, mais aussi avec un costume un peu plus sombre qu’à l’accoutumée et quelques titres phare dont un "Destiny" absolument grandiose et de toute beauté (un classique !).

3,5/5 arrondi à 4/5.

Morceaux préférés : les trois premiers et "Anthems Of The World".

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Par STEF, JULIEN




 
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   (3 chroniques)



- Timo Tolkki (guitare)
- Timo Kotipelto (chant)
- Jorg Michael (batterie)
- Jens Johansson (claviers)
- Jari Kainulainen (basse)


1. Destiny
2. S.o.s.
3. No Turning Back
4. 4000 Rainy Nights
5. Rebel
6. Years Go By
7. Playing With Fire
8. Venus In The Morning
9. Anthem For The World
10. Cold Winter Nights



             



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