Je vais faire court : ce que je reproche à ce disque c'est bien entendu d'être beaucoup trop long. Trente six minutes de Deathgrind monotone, heureusement qu'on a compris a posteriori qu'il fallait faire beaucoup plus court. Hélas c'est pour cette longueur épuisante (à l'échelle du Grind) que ce disque, pour tout vous dire, je ne l'écoute presque jamais.

Mais alors pourquoi mettre une bonne note ? Pourquoi est-ce que je trouve ce disque bon quand même ? Vous savez bien que je n'ai aucun respect pour l'Histoire et toute cette sorte de choses. J'adore cracher sur des légendes, ça m'excite (pas de kinkshaming).

Non, si ce disque est bon c'est parce qu'une fois par an je vais le voir mentionné, et je vais soudainement me dire : mais oui, pourquoi pas après tout ? Et à ce moment précis, à cet instant décisif ou je vais soudainement, au hasard, me sentir prêt à l'écouter en entier, à me faire mon overdose de Grind, alors : quel plaisir. Pete Sandoval qui me matraque la gueule ? David Vincent qui grogne et qui beugle ? Les enchainements de riffs Deathpunk ? Les alternances blasts/d-beat ? Mais oui ! Allons-y ! Défoncez-moi la tronche, tout simplement !

Voilà : une fois par an de cette interminable monotonie grise-brune se dégage l'énergie primordiale du Grind, cette violence jouissive, cette source de feu, le regard flou, la confusion des sens, un thanatos dionysiaque, une mort qui fait partie de la vie, une vie qui ne craint pas la mort. Ressentir ça une fois par an ? C'est déjà beaucoup.