Essayons d'éclaircir la chose sans passer par multiples chemins et inutiles désagréments : le titre de l'album est une allusion à KORN sans l'être réellement ! Car Alexi s'en étant expliqué maintes fois (trop de fois ?) dans la presse,au départ il ne s'est pas rendu compte du rapport "leader/reaper" (qui n'est autre que la mascotte du combo). Alors qu'importe puisque l'essentiel n'est franchement pas situé en ce point précis. L'attente fondée par notre impatience démesurée était justifiée: CHILDREN OF BODOM évoluerait-il vers un style plus progressif ou allait-il renforcer son agressivité ?

La réponse est claire: CHILDREN OF BODOM est resté CHILDREN OF BODOM avec une teinte légèrement plus heavy quand même. Du moins, mes écoutes aussi attentives que nombreuses m'ont permis de le ressentir comme cela. De ce fait je m'adresse à tous les fans de CHILDREN OF BODOM (et ils sont de plus en plus nombreux), qui ont déjà de toute façon acheté "Follow the reaper": le troisième chef-d'oeuvre du nouveau genre death/heavy/speed (pas la peine d'en rajouter nous nous sommes compris) est enfin disponible en ces tous premiers prémices du second millénaire.

La jouissance que nous procure l'entière écoute de la galette (encore un tant soit peu trop courte mais après tout n'est-ce pas là la marque de fabrique de CHILDREN OF BODOM ?) est à la hauteur de ce nouvel exploit d'Alexi et sa bande. Car ce petit bonhomme est de ceux qui ont un talent inné pour composer et même s'il a encore tout écrit sur "Follow the reaper", il y a une cohésion et une intégration inéluctables de tous les autres membres du groupe. Cela permet en conséquence d'écouter des morceaux d'une fluidité irréprochable et d'une harmonie rythmique des plus précises. Voici donc l'affirmation heureuse d'un line-up fortement soudé et qui n'est pas prêt de changer. On avait pu le constater sur "Hate me!", chanson initialement sortie en Finlande, puis distribuée en single au printemps dernier dans nos contrées. Morceau qui avait laissé un goût plus type heavy et mélodique pour les guitares,tendance qui se confirme bien pour le reste de l'album ici présent.
Et si ce dernier est produit (et quelle production ! Le son est d'une puissance démente) par Peter Tägtgren (des renommés Studios Abyss), ce n'est que pour mieux servir en premiers ressorts le clavier et la voix d'Alexi. Celle-ci est d'ailleurs à mon sens,légèrement moins "criarde".

En dépit donc d'une voix plus douce (attention tout est relatif: elle n'en reste pas moins acide)et d'un son plus speed metal,les morceaux sont toujours aussi bruts et exécutés avec une rapidité meurtrière. Les textes traitant de sentiments négatifs et de colère qui co-habitent en chacun d'entre nous, la musique aussi personnelle qu'agressive de CHILDREN OF BODOM instaurée dés le début dans "Something wild", est restée à la base exactement la même.
A l'exception peu-être du morceau "Everytime I die" qui possède sa rythmique lancinante, lourde et lente à la fois.

Quant au bonus track qui n'est autre que la reprise "Hellion" de WASP, elle est plutôt logique lorsque l'on considère qu' Alexi a beaucoup été influencé par le premier album du connu combo, alors pourquoi se priver d'un tel plaisir qui plus est réussi ? Ainsi même si CHILDREN OF BODOM a eu un succès aussi inattendu à ses débuts (plus de 30 000 exemplaires vendus pour le premier opus, le double pour le suivant), le single "Hate me!" finissant numéro 1 dans les charts finlandais (devant Britney Spears et Madonna !), ce n'est pas pour autant que nos musiciens vont devenir arrogants.

Car eux au moins ont su conserver une sincérité non infantile et l'envie de toujours faire avancer la créativité musicale dans leur domaine personnel (gageons bien sûr que cela devienne une habitude pour le futur). Rien que pour ses raisons, CHILDREN OF BODOM a sa notoriété et ça, c'est plus que de l'estime gagnée auprès des différents rangs metalleux :c'est l'admiration portée à un combo croyant tout simplement en sa musique.

Note : 3,5 /5.