Réaliser un bon album de Metal peut être extrêmement compliqué ou bien extrêmement simple. A l'écoute d'"At The Heart Of Winter" qui sera raccourci en "ATHOW" par la suite, on se dit qu'IMMORTAL vient nous dire qu'il faut juste d'être un bon. Et ouais.
On a l'impression qu'il suffit d'arriver en studio avec de bons musiciens et un bon producteur de se poser autour d'un bon chocolat chaud traditionnel et de discuter un peu.

Demonaz : « Oui alors moi j'aime vraiment bien le Black Metal méchant mais tu le sais ça fait quatre LP qu'on fait ensemble. »
Abbath : « Mais on a déjà fait dans le très très kvlt quand même tu ne crois pas qu'on devrait varier un peu, en plus je vais devoir jouer la guitare puisque tu t'es niqué le poignet comme un pignouf et j'ai pas envie d'enregistrer une heure de trémolo picking a vitesse maximale ».
Demonaz : « C'est vrai qu'on s'est bien marré plus jeune dans la forêt à cracher du feu et à faire les méchants mais qu'est-ce que tu veux dire ? »
Ababth : « On a jamais pris le temps de faire un disque où l'on parlerait un peu plus de nos influences moins extrêmes tu vois le Thrash, le Heavy, tous ces disques qu'on partage en commun avec plein de gens, quitte à enlever un peu de Black Metal. »
Demonaz : « Oh eh bien pourquoi pas c'est parti il faut trouver un bon batteur et un bon producteur si on la fait moins vrai secte noir métal. Tu fais la musique et moi les paroles. »
Horgh : « Salut je suis un bon batteur, on a besoin de moi ? »
Peter Tatgren : « Salut je suis un bon producteur on a besoin de moi ? »
Demonaz : « Eh j'ai trouvé un trop bon titre pour rester dans la continuité : après le Mysticisme Diabolique de la Pleine Lune, le Pur Holocauste, les Bêtes du Blizzard et les Batailles dans le Nord on va partir Au Cœur De l'Hiver ! Alors Abbath on est des Immortels ou pas ? »

C'est tout.
"Il n'y a plus qu'à" enchaîner un gros riff sur un riff épique sur un riff froid sur encore un gros riff, rajouter une ou deux idées pour faire authentique comme par exemple utiliser de vieilles cordes sur sa guitare clean ou garder ce chant mi-grenouille mi-infection pulmonaire si attachant, quelques claviers plus (la pièce-titre) ou moins audibles (1). Emporté par son élan on fait l'erreur de rajouter deux-trois minutes de trop réparties sur plusieurs titres mais rien de bien méchant on est juste là pour sortir un disque pas vrai ? Comment ? Aurait-on sorti une référence que presque tout le monde aime, les gentils comme les méchants, les vrais comme les faux, les blackeux comme les autres et sept chroniqueurs de NIME avant moi ? Bigre.

Voila ce qu'on, et par on je veux dire je, peut imaginer à l'écoute de "At The Heart Of Winter" (ah bah mince je devais pourtant le raccourcir) Et pourtant, chers lecteurs, essayez donc de faire mieux : si par miracle vous réussissez envoyez-moi ça dans l'heure, vous aurez sinon gagné comme moi un plus grand respect pour ce disque, ce qui ne peut assurément faire de mal à personne.

(1) Tendez l'oreille vous en remarquerez certains bien cachés dans le décor guitaristique, ça donne du volume tout ça.