J'ai découvert cet album par hasard et l'ai acheté encore plus par hasard, ce que je fais rarement. J'avais entendu le premier extrait, "Acceleration", sur LastFM et j'avais été conquis par cette ambiance surréaliste et tellement réelle à la fois. Cette guitare chaude, ces airs synthétiques si prenants, ce pianotage si particulier à AGE OF SILENCE et cette voix mon Diable, cette voix… un vrai timbre Prog', y'a pas de doute, mais si douce et agréable, comme un murmure, un rêve… Elle traduit la fragilité de l'être et cette subtile folie lacérant le citoyen du monde d'aujourd'hui, l'homme moyen à la cravate ou la femme à la jupe courant comme une poule sans tête pour joindre les deux bouts d'une longue journée.

Après de multiples écoutes, que j'espace à raison de plusieurs mois d'habitude, "Acceleration" demeure pour moi une très belle découverte. Pas très scotchant au début, il nécessite un gros effort pour se laisser amadouer, surtout du côté du synthé, qui est souvent en contradiction parfaite avec les riffs plus salés. Pour ne pas dire en trop grande hétérogénéité, on dirait que le mec se fout des lignes de ses potes et a composé un autre album. C'est très frappant au début et on sent tout de suite qu'on aura du boulot avant de saisir les couches de cette musique.

« Avec le temps tout s'en va », ok, mais tout vient aussi, et la compréhension de la démarche d'AGE OF SILENCE est très acceptable avec ce fameux temps. Des morceaux tels que "The Green Office" (ces samples clownesques sont merveilleux, non ?), "90 Degree Angles" et la superbe "Synthetis, Fabricated, Calculated", qui ferme la marche avec virtuosité (ah ce synthé qui déboule tranquillement!), rendent cette écoute des plus étonnantes.

3,5/5.