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TANZ METAL  |  STUDIO

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2005 4 Rosenrot
2009 5 Liebe Ist Für Alle Da
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1995 Herzeleid
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- Style : Oomph!, Die Kreatur, Megaherz, Stahlmann, Heldmaschine, Secret Discovery, Ham, Shaârghot
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RAMMSTEIN - Liebe Ist Für Alle Da (2009)
Par POSSOPO le 19 Novembre 2009          Consultée 21135 fois

Autant démarrer cette chronique avec un maximum de sincérité, cette nouvelle sortie de RAMMSTEIN jouit auprès de mon auguste personne d'un a priori formidable. En chute libre depuis "Mutter", RAMMSTEIN s'est finalement planté la tête dans le bitume grâce à la face B du mauvais "Reise Reise", l'extraordinaire de nullité "Rosenrot". Un appendice hautement risible même. N'ayant encore jamais vu personne se relever d'une telle tentative de suicide, plus radical encore lorsqu'on sait que RAMMSTEIN a su dans ses premières années se hisser aux étages les plus élevés de la résidence Metal, je ne pouvais décemment rien attendre de cette nouvelle livraison venue d'outre-Rhin. Un produit péniblement concocté dans un hôpital de province du Palatinat par un paralysé à vie, le plâtre encore chaud, le cerveau en miettes.

Problème de ce niveau zéro de l'espérance, je redoutais ne rien avoir à raconter sur "Liebe Ist Für Alle Da". Ayant décidé de déposer les armes faute d'un combat véritablement intéressant, je refusais qui plus est la critique humoristique, la méchanceté gratuite et m'interdisais de tirer à boulet rouge sur cette nouvelle blague teutonne. Il me fallait alors rassembler ce qu'il me restait d'objectivité, tâcher d'en ressortir un minimum d'analyse puis une note dénuée de passion mais aussi de haine ou de cynisme.

Je plaçais le disque dans la platine sans envie…

Pourtant, dès les premières secondes, le groupe me prend à parti. Un chœur lointain, la voix toujours aussi prégnante de Till. Puis vient le riff annoncé par une suite d'accords catapultés par une production toujours plus énorme. C'est l'évidence, RAMMSTEIN n'a pas changé et a décidé de nous avoir en usant d'arguments qu'il maîtrise à la perfection depuis ses débuts. Des arguments qui à eux seuls, l'ont voulu grimper au sommet du Metal européen. Du martial tout en gros plan injecté en surdose afin de mettre l'auditeur KO.

Mais je dois avoir la mémoire qui flanche. Car le sextette avait bien évolué depuis ses débuts. Toujours aussi facial, plus mélodique, la larme artificielle à l'œil, "Mutter" puis une virée pop gênante. "Liebe Ist Für Alle Da", retour aux sources du phénomène ?

Presque.

Retour quelques années en arrière, on respire. RAMMSTEIN a repris la muscu et se dirige à petits pas vers l'esthétique de "Mutter". Une formidable nouvelle pour certains, une façon selon moi de sauver les derniers meubles de crédibilité qu'il reste à l'artiste. Un "Mutter" plus technoïde et moins orchestré cependant. Un "Mutter" moins bien écrit également. Mais ne demandons pas la lune et réjouissons-nous de voir un ancien chouchou remonter la pente après avoir touché des deux pieds la nanardise absolue. Même "Frühling In Paris", la balladasse de service un peu médiocre, possède un caractère plus profond que les dernières mièvreries de "Reise Reise" et "Rosenrot". Même le "Roter Sand" de conclusion évite le ridicule.

Tentons de juger RAMMSTEIN pour ce qu'il est, un orchestre taillé pour la scène plus qu'un génie de la composition ou de l'émotion (quoique "Sehnsucht"…). Et n'en doutons pas une seconde, une belle brochette de titres extirpés de ce sixième album passeront avec brio l'épreuve de la scène. Du frontal très frontal pour remuer les foules, pas de chichi inutile, des arrangements électro techno efficaces, des paroles pipi dans ta chatte ("Pussy" possède tous les arguments pour devenir un classique du répertoire scénique des Germains) faciles à théâtraliser, RAMMSTEIN mise à l'évidence sur sa prochaine tournée pour reconquérir un auditoire devenu instable et soucieux depuis deux disques. Une politique incroyablement maligne. Plutôt que de tenter une nouvelle aventure artistique probablement vouée à l'échec, la troupe se recentre sur ses acquis et ses vraies capacités, ne tente aucunement de nous éblouir avec "le meilleur album de sa carrière". RAMMSTEIN la joue plutôt profil bas (la pochette haute en couleur s'analyse avec humour et tout le monde sait parfaitement que ce disque ne constitue pas un sommet artistique), fait plusieurs pas en arrière et se contente de ce dont il est capable. On n'en demandait pas plus.

Une stratégie absolument parfaite et qui fera mouche. Un artiste conscient de ses propres limites artistiques et du désir de ses fans, un artiste qui manoeuvre habilement et se rapproche de sa période faste sans trop le hurler sur les toits. De bonnes raisons assistées d'une poignée de titres qui remuent sec qui m'apparaissent suffisantes pour gratifier "Liebe Ist Für Alle Da" d'une note sympathique.

Mais que fais-je ? J'ai bloqué la pédale d'accélérateur de "Mutter" sur 3, je me vois donc obligé de ralentir. La cohérence avant tout, "Liebe Ist Für Alle Da" ne vaut pas "Mutter", je suis coincé, 2 étoiles tant pis, c'est dommage.

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- Richard Z. Kruspe (guitare)
- Paul H. Landers (guitare)
- Till Lindemann (chant)
- Oliver 'ollie' Riedel (basse)
- Christoph 'doom' Schneider (batterie)
- Christian 'flake' Lorenz (claviers)


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