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DEATH INDUS  |  STUDIO

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2004 Occasus
2008 N0n

The AMENTA - Occasus (2004)
Par MEFISTO le 29 Décembre 2009          Consultée 4872 fois

Death Industriel. Bombe à neutrons. Réussite quasi totale.

Beaucoup ont loupé cet album en 2004, car THE AMENTA ne se peinturlure pas la face avec du noir et du blanc et n'a pas de refrains heavy catchy. "Occasus" est plutôt un météorite de Death Indus dont la démarche est aussi ventrue qu'un troupeau de buffles et aussi raffinée qu'un trip d'acide. Bon, jamais essayé, mais j'imagine ce que ça doit être de sortir de son corps pour faire le zouave devant une foule aussi surprise que moi (et des milliers d'autres) devant le génie de ces Australiens.

Mais qu'est-ce donc que le Death Indus ? Ben, selon mes sources cachées dans les toilettes chimiques des festivals de musique lourde, c'est du Death agrémenté de samples et de mille bidouillages. Les cordes et le chant sont aussi gras que du Death euro conventionnel (je pense notamment à mon chouchou VADER), mais la froideur de ces massacres à la tronçonneuse est constamment irisée de touches orchestrales factices. Chlordane se charge de ce volet avec son synthé céleste et abyssal ; "Mictlan" et son bridge atmosphérique (d'Atlantis perdue ou de cité détruite) est le premier contact artificiel que THE AMENTA établit avec l'auditeur. Ça augure bien pour le reste et le combo ne déçoit pas après ces deux pierres d'assises.

Les échantillonnages, mêlés aux bourdonnements des instruments (à la limite du Death Mélo), assoient une telle dispersion sur l'album qu'on ne sait jamais vraiment où on se situe. Au fond des mers, enfermé dans une cellule d'un entrepôt désaffecté, sur le faîte d'une montagne en train d'assister à la fin du monde, dans un vaisseau spatial pris d'assaut par des Aliens à visage de Sarko ? Allez savoir. Quand on lit les paroles hurlées avec un coffre immense par Cesium 137, on touche à la philo et à de violents paradigmes de destruction sociale et mentale. Comme avec ses notes et ses conditions météorologiques où pluies acides et tonnerre sont au rendez-vous, THE AMENTA frappe dans le centre névralgique de la jouissance et de la pertinence. Il fait réfléchir tout en offrant une facture sonore monstrueuse ("Nihil", "Sangre"), mélodique ("Geilt") et ponctuées de continuels changements de tempo, de direction.

Inutile de dire qu'avec tous les samples et grattes dont disposent les Australiens, une production moyenne aurait englouti tout cet attirail. Cristallin telle l'eau de roche indestructible intarissable dans ses veines, le quintette en met plein les oreilles en faisant geindre ses guitares, en expérimentant sur notre capacité à demeurer en place à leur écoute. Impossible, vous vous en doutez, car bien que technique et enrobé, leur Death occit absolument tout aux alentours. Résultat : désolation colorée partout remarquée, car bombe à neutrons habilement larguée.

Et je mets tout de suite en garde ceux d'entre vous qui croiraient que THE AMENTA n'est qu'un autre groupe essayant de marier orchestre et musique de gros mammouth mal rasé. L'Indus est, surtout celui fondu sur "Occasus", encore loin des harmonisations pompeuses d'une jeune formation d'Orchestral Groove comme XERATH, par exemple, où le côté Sympho/Prog est prédominant. Et ne pensez pas trop non plus à "Demanufacture", ce n'est pas la même catégorie d'orgie industrielle à sexes rouillés. THE AMENTA n'est pas un chef à petite baguette, il ravage les paysages avec ses flèches de lumière et envoie les porcs maléfiques de ce monde dans l'au-delà. Incassable molosse, inattaquable virtuose de la brutalité, THE AMENTA montre ici un énième symptôme de notre singulière époque déchirée par les laves en fusion de style.

La seule question qu'on pouvait alors se poser était : remettront-ils le couvert ? La réponse viendra en 2008. Mais pour ceux qui ne possédaient pas de boule de cristal, "Occasus" leur a fourni assez d'images pour gicler une fresque en l'honneur d'un genre en éclosion : le Death Indus aussi explosif qu'une centrale nucléaire.

Notez qu'une version bonifiée de cet album est sortie en 2007 avec un tas de suppléments et quatre titres en bonus, (trois réenregistrés provenant de leur premier EP sorti en 2002 et d'un nouveau, "Inritus", instrumentale sans importance comme quelques-unes sur "Occasus" d'ailleurs).

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- Cesium 137 (chant)
- Ethion (guitare)
- Endrin (basse)
- Chlordane (synthé)
- David Haley (batterie)


1. Erebus
2. Mictlan
3. Zero
4. Senium
5. Nihil
6. Geilt
7. Sekem
8. Occasus
9. Ennea
10. Sangre
11. Inritus
12. Mictlan
13. Ennea
14. Nekuia



             



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