Après quelques petits remaniements de personnel, ANNIHILATOR revient sur le devant de la scène un an après "Alice In Hell". Seulement diront certains. Et avec un nouveau line-up en prime ! Exact, Randy Rampage n’est plus de la partie, son chant hors du commun non plus, de ce fait. Il est, selon beaucoup, avantageusement remplacé par le bon Coburn Pharr. Ce dernier n’est pas mauvais, il a une belle présence derrière le micro, mais il faut convenir qu’il est bien plus lisse, peut-être un peu trop et cela se répercute sur la musique.

"Never Neverland", avec sa pochette qui fait suite à celle de "Alice In Hell" dans le concept, est en effet plus posé que son aîné. Il ne matraque plus autant, il est moins agressif, mais il reste toujours aussi virtuose. Pour faire simple, ANNIHILATOR devient plus accessible, plus propre sur lui. Mais Jeff Waters (n’y allons pas par quatre chemins, ANNIHILATOR, c’est lui, le reste n’est pas un groupe, mais des exécutants) tire tout de même son épingle du jeu en proposant des titres de haute volée, durant lesquels il en met plein les oreilles.

Trois morceaux en particulier sortent du lot : "The Fun Palace", "Never Neverland" et "I Am In Command", qui proposent de bien belles choses, notamment le title-track qui propose un bon équilibre entre douceur et agressivités. Pharr livre un très bon travail, très pro, mais il n’apporte pas plus de chaleur que Rampage à l’ensemble. Tout juste si l’album est moins mécanique, plus fluide grâce à ce chanteur qui module un peu plus sa voix.

Les autres titres ne sont pas en reste, "Phantasmagoria" tabasse plutôt bien, mais j’avoue regretter un peu l’ambiance du premier album, plutôt particulière, que je ne retrouve pas ici. C’est presque trop calme ! Pourtant comme dit, ouvrir avec "The Fun Palace", ça a quand même de la gueule ! Waters prouve encore une fois qu’il possède un jeu de guitare monstrueux, entre feeling insensé et démonstration de force qu’on a du mal à ne pas applaudir.

Mais à choisir, je resterai toujours plus scotché sur "Alice In Hell", qui est vraiment l’album que je sors sans me poser de question quand je veux écouter du ANNIHILATOR. Il est unique, il a tout pour lui : un son, une ambiance, un chanteur hallucinant (à condition de pouvoir se le respirer), une agressivité de tous les instants. "Never Neverland", c’est "Alice In Hell" mais sans la folie, sans l’ambiance, avec moins d’agressivité. Et le pire, c’est que l’on ne peut même pas dire que l’album est mauvais ! Au contraire ! Il est très bon dans le genre, mais il est entré dans un moule, il est moins original. Une page s’est tournée, ANNIHILATOR a grandi, mais son ardeur juvénile me manque…