Trop prolifique, le père Sammet scinde son histoire en deux pour la conclure sur une deuxième partie qui promettait d'être aussi épique que la première, sur laquelle le jeune prodige s'est approché de la perfection. Alors pourquoi "The Metal Opera Pt. 2" est très souvent purement et simplement zappé des setlists live du projet ? Plusieurs explications à cela : la forte proportion de morceaux speed pas forcément toujours au niveau des hymnes du premier ("Chalice Of Agony" et "No Return" sont pourtant deux très bons titres) et l'écrasant poids de "The Seven Angels", rien de moins que l'un des plus beaux chefs d'œuvre composés par le père Tobias, et tragiquement réduit à son seul refrain lors des finals de concert.

"The Seven Angels" mériterait une chronique à lui seul. Le lent développement, qui sur une intro sépulchrale évoque le mieux l'ambiance "Nom de la Rose" de l'histoire du jeune moine Jacob, les injonctions des différents protagonistes qui rivalisent de talent sur les couplets, de ce Michael Kiske qui montre qu'après des années passées sous les radars il n'a rien perdu de ses magnifiques aptitudes vocales, d'un Andre Matos particulièrement à son aise, d'un Kai Hansen alors au sommet, de contrastes intelligents, certes difficiles à appréhender pris à part mais qui font sens une fois toutes les parties enchaînées, d'un final à pleurer qui m'émeut systématiquement quand Kai Hansen prend le micro, avant qu'Andre Matos ne me tire les larmes sur cette cadence "canon de Pachelbel" qui fonctionne toujours autant sur moi.

"The Metal Opera Pt. 2" n'est pas négligeable, son handicap est de débarquer après une première partie quasi parfaite, mais il propose quelques bons moments, Tobias domine à ce moment-là son art de composer des morceaux Speed, et semble capable de les écrire à la chaîne, ce qui ressort parfois (comme la remarque très pertinente de notre ami Mox à propos de "Neverland") et cette facilité, même le principal intéressé la regrette aujourd'hui (cf. ses commentaires dans la réédition coffret). Mais bon il y a "The Seven Angels"…