Formé en 1990, le groupe suédois emmené par Jesper Strömblad signe avec "Whoracle" son troisième album. Pas de grands bouleversements depuis les précédents : IN FLAMES exploite la même recette, à savoir un death mélodique alliant la puissance des rythmiques death aux vives mélodies de guitares heavy.

On peut considérer qu’IN FLAMES a pratiqué son style de façon inchangée entre "Lunar Strain" en 1994 et "Clayman", 6 ans plus tard. Partant de ce constat, certes simpliste mais non dénué d’un certain réalisme, on pourrait tirer à boulets rouges sur le groupe, qui en fait d’énergie flamboyante, ne se renouvelle absolument pas en 5 albums. Les esprits chagrins iront donc directement à "Clayman", qui est à mon sens le plus abouti de cette première période IN FLAMES, et effaceront la discographie antérieure de leur mémoire.
Les plus patients, les plus attentifs aussi, se plairont certainement à distinguer l’évolution du groupe au travers de ces albums, une évolution certes discrète, mais subtilement présente néanmoins.

Mais venons-en à l’album en lui-même. Batterie puissante, riffs tranchants, soli mélodiques, chant death, tous les ingrédients du genre sont réunis, et déclinés sur tout l’album. Ajouté à ça, un petit côté acoustique très sympa ("Dialogue with the Stars…"), et on a finalement un album assez banal. Titres courts, directs, mais pas tellement développés.

Mais quelle énergie ! Quelle technique ! Car malgré son apparente banalité, "Whoracle" est un album accrocheur, dégageant une énergie formidable, le genre de son à écouter avec le volume à fond le matin au saut du lit, pour avoir la patate ! Y’a pas à dire, c’est encore plus fort qu’un bol de Nesquik ! On alterne les morceaux "cartons", aux riffs furieux, comme les "Jotun", "Food For The Gods" et autres "Morphing Into Primal" (un des titres que j'aime le moins sur l'album, batterie un peu trop simpliste je trouve) et "Episode 666" (un de mes préférés cette fois, avec break et solo sublime), et des morceaux un peu plus à part : l'instru "Dialogue With The Stars", tout en soli, autant à la gratte électrique saturée qu'à l'acoustique (bizarrement, je trouve un côté un peu festif sur certains passages, et mélancolique sur d'autres... Un talent indéniable sur la compo en tous les cas) ; "Gyroscope", et ses lignes mélodiques prenantes au possible...
Pour finir avec un "Whoracle" très acoustique, où surnagent des choeurs étherés... qui achève définitivement l'auditeur.

Des compos directes, mais de qualité, où la technique et l'énergie s'allient pour conférer à l'album une efficacité redoutable. "Whoracle" n'est pas le plus réussi du groupe à mon goût, mais il m'accroche irrésistiblement à chaque écoute. Un très bon album, pas un classique du groupe certes, mais qui trouve sans peine sa place dans la discographie de tout amateur du genre, et à plus forte raison de tout fan du groupe.