Avec un Power Sympho varié et bien léché, Adrien G. Gzagg surprend son monde et nous propose un disque ambitieux et bourré de guests de talent parmi lesquels le seul nom de Ralf Scheepers devrait suffire à émoustiller votre curiosité. Quoi, ça vous parle pas ? Zaher Zorgati, peut-être ? Toujours pas ? Vous êtes des quiches ou quoi... Zak Stevens, alors ? Bon... alors si je vous dis Jeff Kanji, vous captez ? Non... c'est pas celui qui chante "Gitano", toi là-bas tu sors...

En toute honnêteté il aura fallu la présence de mon "collègue Nimien" pour me donner envie d'écouter ce disque. La raison est simple, ça fait plus de quinze ans que j'ai lâché le Power Sympho, style qui à mon goût tournait en rond depuis un moment et faisait en sorte que, pour moi, tout finissait par se ressembler. Alors qu'en est-il avec ce "Theater Of Sorcery" ? Et bien tout peut être résumé avec le nom du groupe ainsi que celui de l'album : C'est classieux, mais sans aucune imagination.

Et puis un Opéra Metal monté par un jeune Grenoblois ? Vas-y, fait écouter qu'on rigole !
Mais en fait c'est pas drôle du tout, c'est même carrément bon ! Dans son genre, certes, mais bon quand même.

Plus concrètement ce disque est pour moi un petit plaisir coupable avec son côté régressif assumé (du moins je l'espère) qui me donne l'impression de voyager dans le temps et de revenir au milieu des années 2000 comme sur l'ultra classique "Escape To Paradise" au refrain méga fédérateur et surtout maxi déjà entendu. Car c'est là le point fort du disque, certes il a pas inventé l'eau tiède, mais si tous les codes du genre sont là, ils sont utilisés à bon escient par Gzagg et mis en valeur par des musiciens efficaces et comme on l'a vu par des chanteurs de talent dont une belle découverte pour ma part avec Emmanuelson et la surprise Jeff Kanji dont j'ignorais là le si bel organe (je parle de sa voix... je t'avais pas déjà dit de sortir, toi ?)

Une multitude de bonnes compos (mention spéciale pour la chanson-titre mais aussi "Gypsum Flower", "Let The Wind Blow" et "Rise From The Ashes"), une histoire par trop cheap, des guitares qui envoient du bois, des claviers/arrangements un peu gavants mais pas trop et surtout pas mal de variations d'un titre à l'autre pour, à défaut d'être surpris, ne jamais s'ennuyer... Non franchement ce "Theater Of Sorcery" s'écoute d'une traite facilement, sait être court pour un concept album (une bonne heure, pas plus) et ce n'est pas les quelques légères variations de son de la part des différents vocalistes (évidemment tout n'a pas été enregistré au même studio, covid et situations géographiques oblige) ni même la légère sensation d'écho sur la voix de Gzagg qui me donneront un avis vraiment négatif sur cette œuvre.

Car oui, AVALAND et son jeune leader/créateur accouchent ici d'un très prometteur premier album au style certes enfermé dans ses codes et avec sans doute trop de guests pour lui donner un semblant d'identité mais, après tout, est-ce vraiment pénalisant ? Alors si de toute évidence le talent n'attend pas le nombre des années pour Adrien G. Gzagg, maintenant gamin, va falloir tracer ton propre chemin et tenter d'être un peu original la prochaine fois.

Hein, comment ça ? Condescendant, moi ? Ok, cette fois c'est moi qui sors...


3,5/5 (arrondi à 3 pour le manque d'originalité).