Il est vrai que les Opera Metal et moi, généralement, nous ne sommes pas copains, à l’exception notoire des projets menés par Arjen Lucassen, qui parviennent souvent à me toucher. AVALAND, même si Français, n’aurait normalement pas dû finir sur ma platine et cela n’aurait certainement pas été le cas sans la présence de Jeff Kanji sur le disque, autant être franc, comme dirait Clovis. Là, j’ai donné une chance sans hésiter au projet et bien m’en a pris puisque j’ai plutôt apprécié l’ensemble.

Mes deux opéras préférés sont "Don Giovanni" et "Idoménée, Roi de Crête", tous deux de MOZART et inconsciemment, je m’attends toujours à quelque chose dans ce ton-là, mais à la sauce Metal. Tout vient de ce mot, opéra, que l’on assimile trop à la Grande Musique. Mais AVALAND a réussi à me happer dans son histoire, avec d’excellents passages bien pensés ("Gypsum Flower", "Holy Kingdom Of Fools…"). La base est Power Metal, mais je comprends la réflexion de Bast qui parlait de Hard FM concernant le projet.

En effet, certains passages sont très accrocheurs, avec des refrains qui captent tout de suite l’attention, avec un clavier qui sait se faire présent quand il le faut. Mais pas dit que les amateurs de JOURNEY ou de BON JOVI accrochent au propos, qui se veut quand même très théâtral, avec une histoire complexe racontée avec son lot d’intervenants.

Parlons-en justement. Ils sont nombreux et certains sont vraiment de marque. Bien entendu, le groupe étant originaire de Grenoble, difficile de passer à côté de certains membres de NIGHTMARE (Yves Campion est aux chœurs, Madie, la nouvelle chanteuse du combo isérois fait quelques interventions remarquées). Mais bon, nous retrouvons tout de même Stephan Forté (dont l’étoile brille moins aujourd’hui mais qui fut jadis présenté comme un énorme espoir du Metal Hexagonal et qui aura eu une carrière plaisante avec ADAGIO), puis surtout Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR) et Zak Stevens (ex-SAVATAGE), ce qui n’est pas rien pour un projet aussi jeune.

Et Jeff dans l’histoire ? Ben il fait au moins jeu égal avec les grands noms cités plus haut. C’est dire le niveau qu’il y a sur ce disque. J’ai écouté le disque pour lui et ce qui l’entoure (il n’est alors qu’invité !) m’a plu, donc le bénéfice est complet. En revanche, car il y a un « mais » qui peut ressembler à un « cependant » lourd de sens, je n’ai pas trouvé le disque très original, aussi bien dans son approche que dans sa démarche. C’est convenu, même s’il y a de belles idées et ce qui permet à ce "Theater Of Sorcery" de surnager par rapport à d’autres groupes qui tapent dans le même créneau, c’est que la formation est jeune et encore pleine d’envie et d’idées.

L’heure s’écoule sans problème, mais je ne suis pas repu à la fin. J’attends toujours un peu plus, certainement trop, de ce genre de projets, j’aimerais que l’histoire se prolonge, qu’elle soit enrichie de longs instrumentaux baroques et variés, mais là c’est moi qui fait le difficile. Je ne suis pas le client type de ce genre de musique après tout. Mais j’ai apprécié l’effort et j’en ai tiré du positif. À présent, j’attends de voir comment évolue tout cela.

Note réelle : 3,5/5