Il lui en aura fallu du temps à ce bon vieux Mick pour sortir son album solo, au bas mot au moins dix ans ! Surtout qu'au départ de sa gestation, le style abordé n'était pas du tout le même qu'aujourd'hui, John Corabi a d'ailleurs enregistré avec lui deux titres assez bons, d'un Hard Rock plus conventionnel dans la forme, bien fichus mais voilà... La donne a changé, Mars a déménagé à Nashville, a rencontré Paul Taylor, ex WINGER qui lui a présenté toute la crème des musiciens de la ville, et ils sont nombreux !

Ce qui frappe à la première écoute du disque est ce son massif, surproduit, où on ne retrouve pas vraiment l'identité musicale du guitariste, il n'y a qu'à jeter un oeil sur les crédits pour se faire une idée de la direction musicale, car il s'agit ici d'un Metal moderne, certes mélodique mais monotone et fade. "Loyal To The Lie" s'écoute, tout comme "Alone", mais tout cela est très standardisé, et ce n'est pas le chanteur Jacob Bunton, qui chante juste au demeurant qui marquera d'une pierre blanche la personnalité de cet album, qui en manque cruellement !

Alors oui ça joue bien, mais il ne se passe rien, ce n'est pas parce qu'on convoque les meilleurs requins de studio qu'on arrive systématiquement à un résultat satisfaisant, tout au plus hyper carré où chacun est à sa place, le deuxième chanteur s'en sortant d'ailleurs avec les honneurs sur les très corrects et émotionnels "Killing Breed" et "Undone", il faut le souligner. Mais, mais, rappelez-vous du récent procès retentissant que Mick a engagé contre ses anciens "amis" et la réponse des trois autres disant que le vieil homme était sous l'emprise de certaines personnes de son entourage par appât du gain... c'est un peu plus compliqué que cela bien entendu mais quand même.

Là, il ne s'agit pas d'argent, il n'est pas sûr que Mick vende des wagons de son album, mais on peut se questionner sur le fait qu'il ait été peut-être influencé par toute cette pléiade de musiciens et du producteur Michael Wagener ( dont on ne reconnaît étrangement pas sa patte sur cette production) , tant le son si identifiable de sa guitare est ici aux abonnés absents. Seul " La Noir", en dernière piste fait ressortir enfin le vrai Mick, mais comme il le dit en interview, ce titre a été écrit il y a 25 ans, CQFD...

On en attendait beaucoup plus de la part de ce musicien très attachant, plus talentueux qu'on ne pourrait le croire parce qu'il s'est toujours mis au service des chansons, et c'est avec un certain déplaisir que l'on rangera son album sur une étagère qui prendra, inévitablement, la poussière.