Le retour de Bruce et Adrian sur "Brave New World" s’est avéré une réussite, l’album se trouvant être le plus dynamique depuis des années, parvenant à se rapprocher de "Fear Of The Dark" tout en réintroduisant une facette mélodique quelque peu mise de côté avec le départ de ce dernier en 1989.

Avec un titre d’ouverture ("Wildest Dreams") un peu pataud malgré un refrain bien envoyé (mais un peu répétitif, comme pour "Brave New World" en fait) et un artwork raté, où le groupe a essayé de faire moderne avec autant d’efficacité que pour "Ed Hunter", "Dance Of Death" ne partait pas gagnant.

Cependant, je voudrais réhabiliter ce disque, sans doute l’un des plus aventureux de la Vierge De Fer depuis bien longtemps. Si on a des poncifs, comme le morceau mélodique et enlevé ("Rainmaker" dispose d’un thème de Dave Murray mémorable, bien qu’il m’ait fait bizarre aux premières écoutes), d’une longue suite typique de Steve Harris bien saisissante mais gâchée par un refrain trop répétitif encore une fois ("No More Lies"), on ne peut pas dire que nos Anglais se reposent sur leurs lauriers.

Entre un titre-fleuve, sans doute l’une des perles de leur riche discographie ("Dance Of Death") aux guitares virevoltantes et aux soli énergiques, un "Gates Of Tomorrow" plus ambitieux et original (très belle utilisation des harmonies à trois guitares sur celle-là), un "Paschendale" à tiroirs très Heavy ou encore un hymnique et massif (pour du MAIDEN) "Montsegur" aux lignes de guitare et de chant instantanément mémorisables, le groupe nous régale.

S’il tente parfois de nouvelles choses avec moins de réussite - le FM "Age Of Innocence", (le groupe fera mieux avec "Different World"), l’acoustique "Journeyman" pas maladroite mais un peu longuette, ou encore l’écrasant "Face In The Sand" chargé en double pédale (celle du fils de McBrain ; on sait le Nicko réfractaire à son utilisation, légendaire qu’il est devenu pour son utilisation fulgurante de la pédale de grosse caisse façon John Bonham) – IRON MAIDEN nous gâte d’un album cossu, varié où l’ennui n’a pas le temps de poindre.