La pochette est la publicité ultime pour les Alcooliques Anonymes, du genre « voyez ce à quoi nous aurions échappé si Steve Harris avait été aux AA ». On peut se demander ce qui est passé dans la tête du bassiste pour qu’il la valide tant elle est moche avec ses effets 3D complètement ratés et des approximations plus que euh… approximatives (la gamine en bikini sur le loup). Même Eddie, dans une posture à la CHILDREN OF BODOM, semble nous implorer de le sortir de là. Autant dire qu’elle part très mal cette affaire. "Dance Of Death", sur le physique, ça ne le fait pas, mais qu’en est-il de la beauté intérieure ? Les organes sont-ils nécrosés ou bien… ?

Contrairement à "Brave New World", "Dance Of Death" va se montrer plus agressif, il va revenir à un son plus lourd, plus méchant. Mais, dans la lignée de l’album précédent, ce disque va souffrir de quelques longueurs et surtout, de certains refrains imbitables. Un problème qui est assez récurrent avec la Vierge de Fer depuis quelques années déjà.

"Dance Of Death" commence sur deux disques courts, assez enlevés, qui mettent en jambes avant la nuée de morceaux longs qui arrive. Et là, on grince un peu des dents vu que c’est "No More Lies" qui ouvre la danse, avec son refrain à rallonge insupportable. Bruce Dickinson, on l’aime bien, mais on a presque envie de lui dire de la fermer. Heureusement, "Montsegur" va remonter la barre avec son Heavy classieux, où le groupe nous raconte le massacre des Cathares.

Le title track va s’avérer marquant et prouve si besoin était que IRON MAIDEN a bien fait de conserver Janick Gers dans ses rangs. Adrian Smith, peu en verve sur "Brave New World", s’illustre de belle façon sur l’excellent "Paschendale" qui revient sur cette bataille, avec un Dickinson très en voix derrière le micro. Il ne chante toujours pas comme à la grande époque, mais sa prestation est très honorable, voire jouissive sur "Journeyman", ballade acoustique qu’il domine largement. Une curiosité pour MAIDEN, qui prouve que "Wasting Love" n’était pas un coup pour rien à l’époque.

Le reste hélas se montre un peu plus anecdotique. "New Frontier", malgré son côté speed, ne va pas rester dans les mémoires, "Face In The Sand" se veut épique et propose une jolie progression au début avant de stagner et de taper dans des sonorités orientales déjà trop entendues… À force de privilégier la masse ("Dance Of Death" dure la bagatelle de 68 minutes quand même), les musiciens se perdent un petit peu et laissent des titres plus faibles alourdir inutilement leurs albums.

"Dance Of Death" reste un bon album de IRON MAIDEN quand on prend la peine de se pencher dessus, quand on accepte les morceaux qui font remplissage pour se concentrer sur ce que le groupe a à proposer de meilleur. Il ne faut pas enterrer les musiciens trop tôt, ces derniers ont encore de nombreuses cartouches et ne se rendront pas sans avoir combattu. Alors que "Brave New World" sonnait la pré-retraite, "Dance Of Death" montre une formation encore bien vivante.

Note réelle : 3,5/5, baissé à trois pour les raisons évoquées plus haut.