L'appellation « Viking Metal » est une des plus biaisées du « dictionnaire métallique ». Pourquoi ? Car même si un groupe, comme WINDIR, ne contient que peu d'instruments trad', on le qualifie de Viking. C'est pas comme si Valfar accumulait les références à la musique folk non plus, alors où est-il donc ce Viking ? Dans cette batterie de guerre ? Dans la majesté des guitares et claviers épiques ? Les chœurs et mélodies à pleurer ? La voix brutale de Valfar ? Oui, sûrement.

Mais attendez… et s'il était invisible au premier abord et qu'il voulait qu'on l'imagine ? C'est ainsi qu'au fil des écoutes j'ai imaginé WINDIR, jusqu'à le matérialiser avec une certaine précision. Je l'ai habillé de ses atours de guerrier et l'ai vu monter à cheval… avant de le voir fêter, tuer et mourir, voguer sur un radeau de branchages enflammé jusqu'à son repos éternel. Je l'ai vu grandir, parcourir des terres périlleuses, affronter des ennemis plus expérimentés que lui mais toujours triompher.

Si j'ai réussi à me peindre une telle fresque avec "Arntor", c'est que WINDIR, contrairement à d'autres formations estampillées Viking mais superficielles et ennuyeuses à mort, est (était) foutrement profond et talentueux. Au-delà de la hargne et de la qualité de toutes les compositions de ce "Arntor" (la fin de la pièce-titre, mise à part, peut être chiante et longue, mais greffée au reste, ça va), il y a ce qu'elles dégagent. Les vieux tableaux moisis, comme les pochettes du groupe, qu'on y retrouve sont si fabuleux et poétiques qu'on ne peut que s'agenouiller devant ce roi.

Un must historique pour tout amateur de Black atmo et de Folk, car la balance des deux est si ingénieuse, si subtile et achevée, que ce "Arntor" peut jouir d'une immortalité vaillamment gagnée.

Note réelle : 4,5/5.