"Hardwired..." remonte déjà à 2016 et j'ai pourtant l'impression qu'il a débarqué il y a deux/trois ans...
Soyons franc : depuis cette date, je n'ai jamais réécouté cet album. Seuls les trois titres cités dans ma précédente kro-express avaient trouvé grâce à mes oreilles et ont depuis fait l'objet de nouvelles écoutes.
Pour le reste, je dois donc assimiler le fait que j'ai clairement oublié l'opus, et de façon plus large fait le deuil d'un METALLICA récent.

C'est difficile de se l'avouer quand on parle du groupe pivot, fondateur de tout ce que l'on aime dans le Metal... Alors pour rallumer la flamme, on achète son pass Hellfest 4 jours et on se refait les Four Horsemen live une nuit magique de juin 2022 à Clisson. Rien que d'en parler, j'en ai encore des frissons tant le groupe m'a à cette occasion enthousiasmé. Son juste incroyable (le meilleur entendu tous Hellfest confus, et j'en ai fait une belle dizaine !), prestation sincère et ultra rodée, un James d'un charisme hors-norme et fort d'une sincérité bluffante. Bref, je suis sorti de là bien requinqué et absolument pas préparé à une annonce d'un nouvel album !

Alors, évidemment, quand le jaune flashy a déboulé peu de temps après, j'étais tout émoustillé !
"Lux Aeterna", premier single, ne m'a pas laissé un souvenir marquant. Énergique certes, mais pas dans la lignée d'un retour que je pense toujours voir arriver... Le groupe a alors fait le choix de balancer plusieurs singles : "Screaming Suicide", "If Darkness Had A Son" et finalement "72 Seasons". Le premier ne m'a pas enthousiasmé, j'ai détesté le troisième et zappé le dernier.

Quand finalement ce 14 avril 2023 l'album a déboulé dans les bacs (arf, image de vieux), le couperet et l'amertume m'ont rapidement gagné. Greg Fidelman de nouveau à la réalisation comme le précédent opus, pour le label Blackened du groupe, l'idée n'était pas fameuse à mon sens. Dès les premières écoutes, Lars m'a immédiatement énervé et gonflé : cette batterie tellement en avant, ce jeu si prévisible, cette rythmique pénible. J'ai clairement ragé tout seul comme un imbécile.
Autre constat : METALLICA a de nouveau la palme des pires intros de titres. C'est juste hallucinant comme depuis maintenant plusieurs galettes, aucune magie n'opère : soit un p'tit riff quelconque à la gratte, soit la batterie emmerdante.

Une ou deux écoutes plus tard, rien n'y fait. Je fulmine et mets de côté l'album, jurant de suite d'en faire une kro-express assassine... Et puis... Et puis la tournée a débuté... Dépité de pouvoir profiter d'au moins une des deux dates pour des motifs financiers parfaitement explicités plus tôt par notre Jeff national, j'ai regardé les prestations à Amsterdam et Paris. J'ai longuement étudié les setlists (oui, je sais, c'est tellement con mais rien n'y fait, j'adore faire cela !) et j'ai écouté et observé les réactions sur "Lux Aeterna".... "Full Speed Or Nothing" et toute l'énergie de Papa Het... Le côté "Kill 'Em All" arrive finalement à mes oreilles et commence à me parler. Bilan : le premier single est donc le seul morceau à me plaire sans pour autant me convaincre.

En redonnant davantage de temps et d'attention à ce "72 Seasons", il est possible d'en extraire de éléments plaisants.
Les évidences : Hetfield est impressionnant et en forme. Lars doit vraiment réduire sa présence en production. Robert est un poil plus présent. Kirk est vraiment loin de sa beauté d'antan, la faute à des soli sans grande imagination. "Crown Of Barbed Wire" est lourde dans tous les sens et me fait plutôt penser à un titre de la période "Load"/"Reload".
Et pourtant, j'arrive finalement à trouver du plaisir sur quasiment tous les morceaux : "Inamorata" est le "My Friend Of Misery" Happy de cet opus. Impossible de ne pas faire le rapprochement dans sa seconde partie, plus instrumentale et agréable. Un mélange malin de THIN LIZZY avec METALLICA.
Finalement, "If Darkness Had A Son" qui m'avait mis hors de moi se révèle comme toujours/souvent répétitive certes mais entêtante. "You Must Burn!" est pénible de prime abord mais offre un final réussi. "Too Far Gone?" et "Room Of Mirrors" sont plus simples et directes : mention spéciale au solo sur le dernier cité en mode twin guitares.
Au fil des écoutes, "72 Seasons" (le titre) m'a fait headbanger comme un c** , refrain inclus, et "Screaming Suicide" possède une série de refrains malins et efficaces.

Alors, oui, à ma grande surprise, moi qui partait pour un 1/5 à cause d'une foutue déception, une fois encore, je dois me rendre à l'évidence. "72 Seasons" est un album de METALLICA qui, sans ce nom dessus, n'aurait pas trouvé de public avec un autre groupe.
Soyons objectifs : tous ces titres n'ont rien de fantastique et n'ont le droit à notre attention uniquement car ils sont la création des Californiens. C'est un fait. Mais il faut reconnaître que sans posséder le moindre titre marquant véritablement (mon critère : quel titre aurait sa place dans une setlist référence du groupe en dégageant les classiques intemporels du combo ? Ici, vraiment pas grand monde à mon sens), "72 Seasons" est un album plutôt homogène qui s'écoute en boucle et en entier pour être apprécié à sa (assez juste) valeur. James est le grand bonhomme de cette affaire...
Du METALLICA assez "moyen plus" mais qui force davantage le respect que par le passé, mort et enterré depuis bien longtemps.
Originalité : 1,5/5.
Surprise au fil du temps : 3/5.

Note réelle finale : 2,5/5, arrondie au supérieure, car je suis une putain de groupie et je vous merde !