Je suis tout fraîchement arrivé, et j'ai d'ores et déjà l'envie prenante de faire la critique du dernier METALLICA… Quel arriviste prévisible et vicieux direz-vous, encore un énergumène en quête de reconnaissance qui vient déverser son fiel en disant que de toute façon, le dernier album potable remonte à plus de trente ans, que le son de la batterie de Lars est à chier, gnagnagna… Mais avouez-le, vous avez un petit kink à regarder des gens défoncer les sorties populaires ! C'est humain après tout… Mais désolé, ici, point de bashing gratuit, que du constructif ! Ou presque…

Car oui, ces 18 ans, pardon, "72 Seasons" ont pourtant quelques arguments pour se prendre des tirs gratuits, donc prenons en premier lieu le meilleur qu'a à nous offrir cet album : James. Papa Het est en forme (de quoi, je ne sais pas), mais sacrément en forme et porte facilement le travail des trois autres Horsemen. Et ce n'est pas un luxe, car avec la batterie gavante et offrant le minimum syndical de Lars, les solos insipides de Kirk, et Rob qui n'a aucun espace pour s'exprimer depuis toujours… Merde, on avait dit le positif !
Donc le père Hetfield puise dans toutes ses ressources pour offrir des prestations remarquables, parfois jusqu'à la corde ("Too Far Gone?") où on sent que sa voix s'est éraillée avec le temps, et ne peut plus monter ou aller aussi vite dans les extrêmes qu'auparavant. Ses riffs sont toujours incisifs, où l'attaque tout en downpicking dans son jeu pour être précis, car l'intérêt solfégique ne ferait pas pâlir une classe de premières années de conservatoire…

LE POSITIF ! (merde !)

"Lux Aeterna" est à peu près convaincant, catchy à l'instar du "Hardwired..." de 2016… "If Darkness Had a Son" est acceptable… Mais des réflexes mécaniques de composition viennent semer les trouble-fêtes quasi systématiquement : les intros à rallonge, des refrains répétés à outrance, des fins comme un cheveu sur la soupe… Mais je crois que ce qui m'agace le plus, car tout ce qui est décrit précédemment saute aux oreilles de tout un chacun, c'est la pauvreté des paroles. Prenez un instant pour les lire, je vous assure que ça ne vous prendra pas plus de cinq minutes pour l'album. Vous voulez un petit rafraîchissement pour vous prouver que je ne suis pas de mauvaise foi ? Ok :

"In the dark, see past our eyes
Pursuit of truth, no matter where it lies
Gazing up to the breeze of the heavens
On a quest, meaning, reason
Came to be, how it begun
All alone in the family of the sun
Curiosity teasing everyone
On our home, third stone from the sun"

Oh et puis franchement… "You Must Burn!"... Vraiment les gars, vraiment ?

Bref. De toute façon, si vous vouliez lire des louanges sur les derniers albums des Met's, vous ne camperiez pas sur NIME, donc nous n'allons pas essayer davantage de trouver des qualités blafardes, ni enfoncer le clou dans les portes ouvertes. Même les titres un peu plus élaborés comme "Crown Of Barbed Wire" ou "Inamorata" souffrent de lourdeur et de lenteurs, et seront injouables en live.

Ce METALLICA n'a rien à nous offrir de tangible. Prenons cet album pour ce qu'il est : une excuse pour faire des tournées mondiales et régaler des fans de longue date, avec des setlists ne comportant que sporadiquement des titres de ce "72 Seasons". La bande à Lars et James n'est pas stupide, ce sont des gars malgré eux dans la démesure, généreux, et fédérateurs de tout un mouvement.

En revanche, sachant cela… par pitié, ne feignez pas l'authenticité et la recherche du côté "garage" des premiers jours… Vous êtes des putains de vedettes les gars, alors les "That was the best one" préfabriqués en fin de morceau, ça ne prend pas avec moi.

"Bass solo, take… -1" pour la peine

Note réelle : 1,5/5 arrondi au supérieur, faut pas déconner non plus, pas pire que "Load" et consorts.

Morceaux préférés : les commerciaux, tout est dit.

Point pochette : vilaine comme un appel de phares et charivarique, on ne voit qu'elle dans les charts… Business is good comme dirait le rouquin teigneux.