Avec son onzième album studio, MACHINE HEAD se doit de clarifier et consolider à la fois son statut et son line-up…
Le contrat est partiellement rempli : Matt Alson est ici officiellement crédité en tant que batteur mais Reece Scruggs (MONOLITH, GO SMACK ALICE) remplace Waclaw qui a clairement confirmé que participer à deux groupes ultra actifs comme MACHINE HEAD et DECAPITATED n’était pas possible. Il a donc acté ce que tout le monde savait : le groupe polonais était sa priorité absolue.

Côté statut, MACHINE HEAD soufflait le chaud et le froid depuis le faiblard "Catharsis" puis son rebond quasi inespéré avec le précédent effort et son délire des "ø" partout !
Sur la forme, Robb confirme l’artwork et le cirque des ø, avec un artwork toujours aussi classieux, qui plaira à nouveau aux mordus de SEPTICFLESH (signé par Seth Siro Anton again) mais pour le reste, les connaisseurs vont rapidement noter des évolutions "intéressantes".

Cet opus est tout d’abord très court à l’échelle du groupe : 41 minutes pour douze plages, c’est très peu mais le fruit d’une volonté annoncé par Flynn de réduire ses compositions. Vous pourrez ainsi écouter des titres qui tournent quasi tous autour des trois minutes. Exit les longues introductions ambiancées, aussi dingues et puissantes par moments que chiantes comme la pluie. Ici, c’est paraît-il le pays de "droit au but"… Mouais.
Dès le "Landscape Øf Thørns", difficile de saisir le concept de trente secondes qui ne servent à rien. Point.
Ensuite ? Une caricature. Une succession de parodies de Groove Metal en mode couplets "rudes"/refrains mièvres et mélodieux. "Unbøund", premier véritable extrait, ne m’avait pas convaincu mais il se trouve que quasiment tous les titres sont du même acabit.

La jolie grosse voix de Robb résonne dès le début (couplet) puis le refrain voix claire débarque comme le font les groupes de Metalcore (traditionnellement avec le concours du bassiste par exemple). Il se délivre ainsi quasi immédiatement un côté easy listening aussi désagréable que nauséabond ("Øutsider" et son ouverture refrain à vomir). On frise le mauvais goût avec "Nøt Løng Før This Wørld" (oserais-je parler presque de fausseté sur la voix claire ?), ballade sirupeuse et ennuyeuse au possible… mais "Scørn" arrivera en cerise sur le gâteau plus tard.

"Unatøned" sonne résolument creux et se montre insipide voire caricatural : si la "jolie" production n’est pas véritablement attaquable (heureusement avec les moyens et l’expérience du groupe), MACHINE HEAD tente simplement de proposer un semblant de modernité… en se ratant lamentablement. Robb Flynn s’évertue à nous servir sa grosse voix tout en accentuant les aspects Groove Metal mélodique/Metalcore fade et sans aucune personnalité, titre après titre. La grosse énergie et les décibels se trouvent rarement : "Shards Øf Shatetered Dreams" entrecoupé par ses chœurs Metalcore qui rappelleront TRIVIUM notamment est en trompe-l’œil clairement, comme le démontre également "These Scars Wøn’t Define Us" (tout juste sauvé par son solo).

Les soli sont d’ailleurs les gros absents de cet album : ils sont rares, très courts et eux aussi bien trop caricaturaux et sans imagination, à l’échelle de la discographie de MACHINE HEAD. Morceau après morceau, rien n’y fait : tout est ultra prévisible et sans intérêt… et quand on découvre un nouvel aspect, c’est la déception qui nous tombe irrémédiablement dessus. Prenez pour modèle un "Bønescraper" qui semble tout droit sorti d’un opus de HOLLYWOOD UNDEAD par exemple avec ce refrain "waouhoho" totalement hors sujet pour un MACHINE HEAD soyons clairs. Il n’aura échappé à personne que "Dustmaker", autre titre "instru/pause", plus sombre mais riche en samples "je ne sais pas trop quoi" plombe un peu plus l’ambiance ici. "Bleeding Me Dry", titre le plus long, est répétitif et à court de souffle (un comble), et je vous épargne le final "Scørn", ballade consternante qui vire au naufrage complet (rendez moi "Darkness Within").

Je ne sauve que la batterie ici avec le plaisir de retrouver la voix de Mister Flynn et quelques lyrics aux thèmes souvent bien maîtrisés par le groupe (politique, religion, addiction, guerres… bref, du classique). Vous l’autre compris, ce "Unatøned" est une sacrée déception : MACHINE HEAD se caricature comme jamais en répétant à l’infini une dynamique de composition qui ne délivre que de l’ennui. Pensant que le seul maître à bord avait retenu de ses erreurs passées, il faut bien constater amèrement ici que MH retombe lourdement dans ses écueils pathétiques d’un passé récent. MACHINE HEAD nous sert ici un Groove Alternative Metal sans conviction ni véritable intérêt.
Inquiétant.

Note réelle : un 1,5/5, et je me demande encore comment j’évite le 1 étoile…

Top : je cherche encore.