Rarement un album n'aura autant défrayé la chronique. Jamais un album n’aura autant été critiqué, analysé, enfoncé. Rien de tout cela n’étant justifié, à mon sens. Car cet album, s’il est bourré de défauts et de maladresses, a ce qu’il y’a de plus important : une âme. Ce disque sent la hargne, la rage et la volonté d’en découdre. Rarement James Hetfield aura pondu d’aussi bons textes. La façon dont il chante sur “The Unnamed Feeling" donne des frissons. Le son de guitare donne l’impression de pouvoir sentir la chaleur des lampes chauffées à rouge.

Alors oui, Lars a vraiment déconné avec sa batterie, et Kirk était parti faire du surf. Etonnamment, Bob Rock s’en sort vraiment bien avec la basse. Ses parties collent parfaitement à l’ensemble, et apportent une lourdeur au tout. Cet album est un défouloir. Celui d’Hetfield. Malheureusement, cette hargne a du mal à être canalisée, et l’ensemble peut se montrer décousu.

Alors oui, cet album est long, les titres le sont aussi, et certains sont vraiment dispensables… Et alors ? METALLICA, comme à son habitude, a pris un risque, a tenté un pari. Il est selon moi à moitié réussi. Ses défauts l’empêchent de nous séduire du début à la fin. Sa longueur finit par nous lasser, par nous faire zapper certaines pistes. Malheureusement, car il y’a sincèrement des éclairs de génie sur ce disque. "Sweet Amber" par exemple.

Avec ses 5 premiers albums, METALLICA a mis la planète Metal à ses pieds. Ce groupe n’a plus rien à prouver à personne. Quitte à être maladroit, autant essayer de nouvelles choses. La démarche de cet album est bien plus excitante que celle de certains artistes qui passent trente ans de carrière à toujours refaire la même chose. Dommage, cet album aurait pu être énorme.